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Yacine Aouadi, entraîneur du CSP Limoges : «ce confinement peut permettre aux athlètes d’entraîner leur cerveau»

Yacine Aouadi avec Rudy Gobert qu’il a coaché l’été dernier aux Etats-Unis.[CSP Limoges]

En cette période de confinement, en raison de la pandémie de coronavirus qui sévit dans le monde, les sportifs s’occupent comme ils peuvent. Entre le physique et le mental, Yacine Aouadi, chargé du développement des joueurs au club de basket du CSP Limoges, détaille les travaux qu’il propose à ses joueurs.

Comment se déroule votre confinement ?

C’est quelque chose d’assez inédit, d’assez fou en soi. Ça bouscule un peu nos habitudes car nous sommes «programmés» toute la saison (planning d’entrainement, de matchs, période de repos etc). Sauf que là, on est sur quelque chose que l’on ne connaît absolument pas, qui n’est pas prévu. Mais il y a de bons côtés, on reste en famille. Rester avec la famille, c’est vraiment appréciable malgré tout ce qu’il se passe en dehors et les mauvaises nouvelles qui se succèdent.

Comment cela se passe pour vos joueurs du CSP Limoges?

C’est une période qui va modifier nos comportements dans le quotidien. Nous avons l’habitude de travailler sur les périodes creuses entre les rencontres, les pauses internationales, etc. Sur une période sans compétition, il y a trois priorités pour un joueur : entraîner le corps, entrainer la technique et entrainer l’esprit. On est dans ce cas actuellement. Sauf que dans le confinement, il y a certaines contraintes. Entrainer le corps, c’est possible, les joueurs ont un programme établi par notre préparateur physique. Mais pour la technique, il y a peut-être des choses envisageables, si certains ont la place chez eux. Mais sur le fond, c’est complexe. On ne peut pas demander à un joueur de travailler son dribble sur son balcon. Toutefois, il y a un aspect sur lequel on peut travailler, c’est l’esprit.

Comment travaille-t-on cet aspect justement ?

Il y a beaucoup de choses envisageables. Visionner les matchs de la saison, lire mais aussi pratiquer la méditation. Cette période de confinement peut permettre aux athlètes d’envisager d’entraîner leur cerveau. Il existe des programmes d’entraînement pour améliorer les facultés visuelles et cognitives. Je le recommande à tous. J’ai d’ailleurs déjà eu l’opportunité d’utiliser le neurotracker avec Jean Baptiste Maille il y a quelques années (meneur de Chalon-Reims). L’idée, c’est de proposer tout cela. Ce sont des choses qu’ils n’auront peut-être pas l’occasion de faire en période de compétition. La finalité, c’est de les aider et de rester connecté avec eux.

On ne peut pas demander à un joueur de travailler son dribble sur son balconYacine Aouadi

Les joueurs sont-ils réceptifs ?

Ils sont comme toute la population, ce sont des choses que l’on subit. C’est une autre vie. Ils s’adaptent. Ils sont passés par la période d’adaptation comme tout le monde. Maintenant, ils ont pris leurs marques. Les échanges, que j’ai au quotidien, sont plutôt positifs. Bon, je n’ai pas eu de joueurs qui m’ont dit «j’aime le confinement !», mais tout va bien. On ne sait toujours pas si nous reprendrons le championnat. Il y a beaucoup de choses en suspens. Le plus important, c’est la santé.

Vous avez entrainé Rudy Gobert, qui a été positif au Covid-19. Avez-vous de ses nouvelles ?

J’ai eu quelques messages. C’est compliqué de parler de ces choses-là avec lui ou avec une personne lambda qui est positive à ce virus. C’est une période difficile, tout le monde sait ce qui est arrivé à Rudy et la dernière chose que l’on a envie de faire, c’est de le déranger. A part envoyer des messages de soutien et d’encouragements, je préfère ne pas déranger.

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