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Football : un élu lillois propose d’interdire les transferts et de plafonner les salaires

Olivier Caremelle voudrait notamment voir instaurer un «salary cap» dans le football français. Olivier Caremelle voudrait notamment voir instaurer un «salary cap» dans le football français. [Robert Anasch/Unsplash]

Un traitement de choc. Olivier Caremelle, adjoint à la maire de Lille Martine Aubry, propose dans une tribune au Monde publiée dimanche deux mesures pour limiter le poids de l'argent dans le football : l'interdiction des transferts et le plafonnement des salaires des joueurs à 30.000 euros par mois.

«Tout, aujourd’hui, dans le football moderne, transpire l’indécence, autant dans les montants des transferts que dans leur principe, affichant le prix du joueur comme on afficherait le prix d’une voiture de luxe», dénonce dans sa tribune l'ex-directeur de cabinet de Damien Carême à la mairie de Grande-Synthe (Nord) de 2012 à 2019. 

L'adjoint socialiste à la mairie de Lille, en charge de la lutte contre le décrochage scolaire et contre l’illettrisme, propose que la France soit moteur dans la transformation du cadre juridique du football. Il préconise ni plus ni moins que d'interdire définitivement l'achat et la vente de joueurs, «ressemblant à la vente d'esclaves».

Si l'idée d'interdire les transferts paraît être utopique, celle de réformer un système des transferts jugé trop dérégulé et spéculatif revient régulièrement dans le débat. En 2015, le syndicat international des joueurs de football, la FIFPro, avait déposé plainte devant la Commission européenne pour dénoncer le système en vigueur.

Son président de l'époque, Philippe Piat, expliquait vouloir en finir avec des transferts qui «restreignent considérablement la liberté de comportement des clubs et de circulation des joueurs». La plainte a été retirée en 2017 après un accord avec la Fifa apportant de nouvelles garanties aux joueurs. La fédération internationale de football a par ailleurs adopté l'an dernier de nouvelles règles pour encadrer les transferts, parmi lesquelles le plafonnement des commissions d'agents ou la limitation des prêts de joueurs. 

Le serpent de mer du «salary cap»

Olivier Caremelle suggère également de «décider d’une limitation des salaires, à l’instar des "salary caps" de certaines ligues étrangères». Aucun grand championnat de football européen n'a jusque-là mis en place un tel système, que l'on retrouve a contrario dans toutes les grandes ligues sportives américaines (MLS, NBA, NHL...) ou dans le rugby. L'élu socialiste souhaiterait fixer le plafond à 30.000 euros maximum, «représentant déjà plus de vingt fois le Smic», mais plus de trois fois inférieur au salaire moyen en Ligue 1 (94.000 euros brut par mois selon L'Equipe). 

Mais l'adjoint à la maire de Lille, également premier adjoint de la mairie de Lomme (Nord), souligne que le président de l'UEFA, Aleksander Ceferin, ne ferme pas la porte à cette idée. Véritable serpent de mer, un plafonnement des salaires apparaît pour certains comme une solution pour faire face à la crise du coronavirus, qui menace la survie de certains clubs. Le président de la Fédération allemande de football (DFB), Fritz Keller, s'y est déclaré favorable, tout comme le président du Bayern Munich Karl-Heinz Rummenigge ou Bernard Caïazzo, président du conseil de surveillance de l'AS Saint-Etienne. 

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