Ils sont choqués et ont décidé de le faire savoir. Antoine Griezmann, Kylian Mbappé, Rudy Gobert… de grands noms du sport français ont réagi à la vidéo du passage à tabac d'un homme noir par des policiers à Paris.
«J'ai mal à ma France», a tweeté jeudi Antoine Griezmann, accompagné de la vidéo du média Loopsider montrant le producteur prénommé «Michel» roué de coups par des fonctionnaires de police dans l'entrée d'un studio de musique du XVIIe arrondissement de la capitale.
J'ai mal à ma France ! @GDarmanin https://t.co/78HRfoyqhA
— Antoine Griezmann (@AntoGriezmann) November 26, 2020
L'attaquant vedette du FC Barcelone a mentionné le compte du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin dans son message, lequel a annoncé la suspension de trois agents après le tollé suscité par la vidéo, retweetée plus de 125.000 fois.
Dans la même journée, son partenaire chez les Bleus Kylian Mbappé a dénoncé sur les réseaux sociaux une «vidéo insoutenable» et «des violences inadmissibles», en légende d'une photo du visage ensanglanté du producteur.
Le champion du monde 2018 a ajouté les paroles d'une chanson de Diam's intitulée «Ma France à moi» et a conclu son message en écrivant «STOP AU RACISME».
«Continuez à tout filmer!»
Les basketteurs de la NBA ont également réagi sur les réseaux. «Continuez à tout filmer! Ceux qui font bien leur boulot auront une bonne image. Et les lâches et menteurs continueront d’être exposés. Que ça soit d’un sens ou d’un autre», a tweeté Rudy Gobert, le pivot du Jazz d’Utah.
Continuez à tout filmer! Ceux qui font bien leur boulot auront une bonne image. Et les laches et menteurs continueront d’être exposés. Que ça soit d’un sens ou d’un autre. https://t.co/IzeOBXWLYZ
— Rudy Gobert (@rudygobert27) November 26, 2020
De son côté, le joueur du Magic d’Orlando Evan Fournier s’est demandé «Combien de Michel sans vidéo de surveillance ? Sans caméra ? Sans voisin pour filmer ?», quand celui des Nets de Brooklyn, Timothe Luwawu-Cabarrot, a qualifié l’acte de «dégoûtant».
Combien de Michel sans vidéo de surveillance ? Sans caméra ? Sans voisin pour filmer ? https://t.co/UmjgzWTgml
— Evan Fournier (@EvanFourmizz) November 26, 2020
Dégoûtant https://t.co/CS7r011KDY
— Timothe Luwawu C (@timcabs) November 26, 2020
«Sans les vidéos il se serait passé quoi pour Michel? On aurait préféré croire la version des policiers sous serment? #commedhab»,s’est insurgé sur Twitter le défenseur de Manchester City Benjamin Mendy.
sans les vidéos il se serait passé quoi pour Michel ? on aurait préféré croire la version des policiers sous serment ? #commedhab @GDarmanin https://t.co/Ke7InUHmQz pic.twitter.com/PLSQ6nbKY3
— Benjamin Mendy (@benmendy23) November 26, 2020
«Contre cette frange de policiers qui outrepasse grandement ses droits en tabassant, en tuant même parfois. Nos caméras sont nos meilleures armes!», a appuyé l’arrière du FC Séville et international Espoirs Jules Koundé.
Contre cette frange de policiers qui outrepasse grandement ses droits en tabassant ,en tuant même parfois, nos caméras sont nos meilleures armes! https://t.co/0hFiKvNy8i
— Jules Kounde (@jkeey4) November 26, 2020
La France est régulièrement secouée et divisée par des affaires de violences commises par les forces de l'ordre, parfois mortelles, comme dans les cas de Cédric Chouviat, livreur mort étouffé après son interpellation en janvier 2020, ou d'Adama Traoré, mort en 2016 dans des circonstances controversées après son interpellation par des gendarmes et érigé en symbole des violences policières.
Leurs prises de position sont d'autant plus fortes qu'elles sont rares en France où les sportifs engagés comme Dominique Rocheteau, Lilian Thuram ou Vikash Dhorasoo ont toujours été très minoritaires.
Une situation qui contrastait jusqu'à présent avec celle qui prévaut aux Etats-Unis, où des stars comme Lebron James n'héistent pas à prendre position sur ces sujets.
Ces prises de position interviennent alors que la France est plongée dans un débat houleux sur les violences policières et la proposition controversée de loi «sécurité globale», qui prévoit entre autres de pénaliser la diffusion malveillante d'images de policiers et est vivement combattue par des ONG et syndicats de journalistes.