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NBA : Qu'est-ce que Blake Griffin peut apporter aux Nets de Brooklyn ?

Blake Griffin a officiellement rejoint le club des Nets de Brooklyn. [© capture d'écran / Bleacher Report / Twitter / D.R.]

C’est officiel. Blake Griffin a été libéré par les Pistons de Detroit, et prévoit de poursuivre sa saison avec les Nets de Brooklyn. Une signature qui pose de nombreuses questions pour un des clubs déjà favoris pour le titre.

Une chose est sûre, Brooklyn ne vient pas de signer le joueur qui avait pour habitude de mettre ses adversaires sur des posters avec ses dunks surpuissants qui défiaient les lois de la gravité. Ou qui sautait par-dessus une voiture. Ou qui a été All-Star à six reprises durant sa carrière. Ni même celui qui, après avoir été transféré à Detroit fin janvier 2018, avait réussi à porter les Pistons en playoffs lors de la saison 2018-2019 à la force d’une production exemplaire sur le terrain (en moyenne) : 24,5 points, 7,5 rebonds, 5,4 passes décisives et plus de 36% de réussite à trois points sur 7 tentatives par match. La «hype» autour de sa venue à Brooklyn est malgré tout bien réelle.

Blake Griffin n’est clairement plus le même joueur après une énième opération du genou suite à sa blessure lors du premier tour des playoffs face aux Bucks en avril 2019. A Detroit, il avait déjà entamé sa transformation, en passant de joueur dominant dans le jeu intérieur à celui qui prend la majeure portion de ses tirs à l’extérieur de la raquette, dont 39% derrière la ligne à 3 points pendant cette saison 2018-2019, selon le site basketball-reference.com. En 2019-2020, Blake Griffin n’a joué que 18 matches, sans convaincre, avant de subir une nouvelle opération du genou en janvier 2020.

Cette saison, malgré les échos d’un été productif centré sur son retour en bonne forme physique, Blake Griffin affiche des statistiques qui font peine à voir, notamment dans l’adresse aux tirs (36,5% de réussite, dont 31,5% à 3 points). Pire encore, il n’a pas planté un seul dunk de la saison sur ses 222 tirs tentés. Quand on vous dit que les Nets ne récupère pas le joueur qui évoluait aux Clippers, on ne plaisantait pas. Du tout.

Excellent offensivement – les Nets possèdent la meilleure attaque de la NBA depuis l’arrivée de James Harden – le club de Brooklyn aurait bien eu besoin d’un spécialiste de la défense et du rebond. Le problème est que Blake Griffin, s’il est encore capable de gober quelques ballons, est une passoire défensive. L’ailier n’a contré que 2 tirs en 626 minutes sur le terrain à Detroit cette saison, selon le site Second Spectrum. Et les joueurs ont une réussite de 71% près du cercle quand il est le défenseur le plus proche, ce qui le place parmi les pires de toute la NBA dans cette catégorie. Sur les «picks and roll», Blake Griffin figure également dans la liste des joueurs qui se font (beaucoup) trop souvent abuser par les attaquants adverses. Ce qui n’est pas une bonne chose dans un système où les Nets pratiquent le «switch» dans leurs couvertures défensives.

Après avoir dit tout ça, une question nous vient immédiatement à l’esprit : Mais, alors, pourquoi les Nets viennent de recruter Blake Griffin ?

Les raisons de la venue de Blake Griffin

La motivation : ça paraît tout bête de dire ça, mais un joueur comme Blake Griffin, à ce stade de sa carrière, sera probablement beaucoup plus motivé sur le terrain en jouant dans une équipe avec une réelle chance de soulever le Larry O’Brien Trophy à la fin de la saison. Que pour une équipe de Detroit qui végétait au fond du classement de la conférence Est. Ce qui est déjà un bon début.

Le rôle dans l’effectif : Aux Pistons, Blake Griffin était le joueur dominant, ou presque. Enfin, c’est ce que laissait supposer son salaire. A Brooklyn, dans une équipe déjà armée jusqu’aux dents, l’ailier devrait commencer les rencontres… sur le banc. Et passer la majeure partie de ses minutes – elles aussi limitées – avec les remplaçants. Et probablement un ou deux membres du trio Kyrie Irving, James Harden et Kevin Durant. Selon les premières estimations, le coach, Steve Nash, souhaiterait l’utiliser au poste de pivot en sortie de banc. Ce qui le mettrait face à des joueurs moins rapides, et potentiellement moins talentueux, puisque Griffin sera le plus souvent opposé à des pivots remplaçants.

Ses qualités de distributeur : c’est la partie du jeu de Blake Griffin qui reste la plus intéressante, et qui a probablement convaincu les Nets de le faire venir. L’ailier a toujours eu un sens de la passe supérieur à la moyenne. Sa capacité à faire jouer les autres, et d’exploiter les failles dans les défenses adverses avec des passes lumineuses, reste une valeur sûre. Griffin pourrait également se révéler utile dans le jeu d’écran, obligeant les défenses à choisir entre un tir ouvert pour Irving ou Joe Harris, et empêcher Griffin de punir un joueur plus petit que lui au poste.

Conclusion 

Ramener Blake Griffin dans l’effectif est quasiment sans risque financier pour les Nets (il a signé pour le minimum vétéran). Detroit a eu le mérite de ne pas laisser traîner la situation en lui accordant rapidement son «buyout» afin qu’il puisse intégrer sa nouvelle équipe le plus rapidement possible. Offrant ainsi à Brooklyn le luxe d’intégrer Blake Griffin, de voir ce que cela donne sur le terrain, et de changer de cap si jamais la situation vire à l’échec. Tout cela avant la date limite des transferts fixée au 25 mars. Et la possibilité de rester actif sur le marché des joueurs libérés si jamais l’expérience avec Blake Griffin tourne court.

Les limitations de Blake Griffin à ce stade de sa carrière sont flagrantes, mais si jamais il parvient à retrouver un peu de sa superbe sur le terrain, dans un rôle limité en sortie de banc, Brooklyn aura eu raison de tenter le coup. Si cela ne fonctionne pas, ils pourront s’en séparer sans aucun sacrifice. Encore une fois, les Nets confirment leur statut d’équipe la plus fascinante de la saison avec ce recrutement qui divise autant qu’il interroge.

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