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Pascal Martinot-Lagarde : «quel athlète se présente à une compétition en rêvant d’être deuxième ?»

Pascal Martinot-Lagarde est médaillé de bronze des Mondiaux 2019. [Puma]

Actuellement en reprise d’entraînement, Pascal Martinot-Lagarde a profité d’un événement Puma, son sponsor, pour se confier à CNEWS sur ses objectifs cette saison et évidemment les JO de Tokyo.

A l’occasion de la présentation des nouveaux modèles running de la marque Puma et notamment la Deviate qu’il utilise pour son entraînement, le hurdleur tricolore (29 ans), médaillé de bronze sur 110 mètres haies aux championnats du monde de Doha, en 2019, est revenu sur son début de saison mais aussi les principaux objectifs à venir. Et après sa déception aux JO de Rio en 2016, «PML» sait ce qu’il ne doit plus faire.

Vous étiez récemment blessé. Où en êtes-vous ?

J’ai annulé ma participation aux championnats d’Europe début mars. J’ai repris l’entraînement il y a environ deux semaines. De manière assez tranquille.

Vous allez effectuer des stages ?

Le problème, c’est qu’à la base, on avait une bonne stratégie lors de la préparation olympique. Habituellement, on va en Guadeloupe et Portugal. Tout tombe à l’eau parce que les frontières sont fermées, on ne peut pas aller où l’on veut avec la pandémie de Covid-19. Surtout que si on y va et qu’un athlète se retrouve positif, on se retrouve en quatorzaine. Et pour s’entraîner, ça devient compliqué. On se retrouve enfermé à l’hôtel. On va se rapatrier sur la Corse où les conditions devraient être excellentes pour se préparer.

Quel sera ensuite votre programme ?

J’ai quelques compétitions au programme. Il faut dire aussi que je suis chanceux de faire du 110m haies. Ce n’est pas le cas de toutes les disciplines. Le 100m, le 110m haies… ce sont des épreuves phares qui sont faciles à trouver en compétitions. Donc je ne me plains pas, je vais avoir 4 courses avant les championnats de France. A priori, je commencerai à Ostrava en mai.

Le Covid-19 a supprimé toute la stratégie et la certitude

Puma a sorti une gamme de running justement pile pour votre reprise d’entraînement. Idéale pour vous ?

Je suis dans la phase où l’on est encore un peu loin des compétitions donc on ne porte pas encore les pointes, on est encore en running. Et il faut dire que dans cette nouvelle gamme, celle qui m’a le plus impressionné, c’est la «Deviate Nitro». C’est assez compliqué à expliquer, il faut les porter pour comprendre le ressenti et cet aspect propulsion vers l’avant. C’est dur de trouver les mots. C’est spécial. On fait une foulée et on a une impression de bond en avant. Elles ont un truc en plus. On est plutôt pas mal.

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Vous attendez avec impatience ces JO de Tokyo ?

Je ne suis vraiment pas un athlète qui va se projeter des mois à l’avance. Je sais à quoi ça ressemble maintenant et je sais pertinemment qu’il faut éviter de fantasmer les JO (en 2016 à Rio, il a terminé 4e). L’année des Jeux, c’est comme le bac. Tu es à peine arrivé à l’école en septembre qu’on te parle déjà du bac. Les Jeux, c’est pareil. Je n’ai pas la mentalité de me stresser des mois à l’avance, je serai prêt le jour J. Maintenant, place à l’entraînement.

Qu’est-ce qui a changé avec cette pandémie ?

Le point noir avec cette pandémie, c’est l’incertitude. Avant, on pouvait planifier, faire des stratégies. Maintenant, il faut s’adapter, être au jour le jour. Tout peut être annulé au dernier moment. Le Covid a supprimé toute la stratégie et le côté certitude. On ne peut rien prévoir.

Ça laisse une grosse part au feeling…

Ça ne me dérange absolument pas. Je suis un athlète qui ne cherche jamais d’excuse. Je ne veux pas avoir l’excuse de «le Covid m’a empêché de m’entraîner. J’ai deux jambes, deux bras, le jour J, je vais franchir ce que je dois franchir. Tout ce que je peux dire, c’est que je vais m’arracher. Que je sois bien entraîné ou pas, qu’il fasse soleil ou pluie, je vais partir avec cet état d’esprit.

Du coup, inutile de vous demander si vous cherchez l’or ou le podium à Tokyo…

Lorsque l’on me pose cette question, je réponds toujours : «quel athlète se présente en rêvant d’être pour finir deuxième ?» Quand on vient c’est pour gagner. C’est joli de dire «l’important, c’est de participer» mais pour moi, le principal, c’est de s’arracher.

Est-ce que le manque de public dans les stades peut vous gêner ?

Pour le moment, on part sur un public 100% japonais. Pour avoir déjà voyagé au Japon, c’est vrai que ce ne sont pas forcément les supporters les plus bruyants mais pour cet évènement, je suis sûr qu’ils vont s’en donner à cœur joie. Mais là aussi, que le stade soit vide, plein, il n’y a aucune excuse pour la performance. D’ailleurs, aux Mondiaux de Doha en 2019, le stade était assez vide. C’est la première fois que je décrochais une médaille et que je ne faisais pas de tour d’honneur parce que le stade était vide. Et il y avait de belles performances pourtant. Il faisait chaud, oui, il n’y avait personne oui. Il y avait plusieurs éléments qui pouvaient nous donner des excuses… les JO ce sera pareil.

Avez-vous profité de la pandémie pour vous essayer à une autre discipline ?

Je n’ai pas essayé d’autres sports mais il y a quelque chose qui est tombé à l’eau à cause du Covid-19. Pour la préparation mentale, je voulais des cours de boxe pour le côté guerrier et l’aspect mental. La boxe te permet d’être armé pour les compétitions. On avait planifié ça et ça ne s’est pas fait à cause du Covid.

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