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Robert Pirès : «Cette équipe de France est plus forte qu’en 2018»

Robert Pirès a réalisé le doublé avec l’équipe de France avec la victoire à la Coupe du monde 1998 et l’Euro 2000. Robert Pirès a réalisé le doublé avec l’équipe de France : victoire à la Coupe du monde 1998 et à l’Euro 2000. [Dave Winter/Icon Sport]

Il fait partie des 18 Bleus qui ont réalisé le doublé Coupe du monde 1998 et Euro 2000. Et vingt et un an plus tard, Robert Pirès estime les protégés de Didier Deschamps capables de reproduire le même exploit. Même s’il ne veut pas trop s’emballer.

Attendez-vous le début de cet Euro avec impatience ?

J’ai hâte que la compétition commence. C’est un des tournois majeurs dans le monde du football et l’excitation ne cesse de monter autour de cet événement. D’autant qu’on a dû attendre un an de plus à cause de la crise sanitaire.

Il y a aussi beaucoup d’excitation autour de l’équipe de France…

Comme à chaque compétition. Il y a toujours beaucoup d’attentes autour de l’équipe de France, mais peut-être un peu plus cette année. Car cette équipe est compétitive, attrayante, séduisante. Elle nous donne envie de la regarder et de la supporter. Et puis, elle est championne du monde en titre et elle a une image à défendre.

Peut-elle être considérée autrement que comme la grande favorite ?

Elle fait bien évidemment partie des favorites. Mais ce serait peut-être exagéré de dire qu’elle est la grande favorite car il y a d’autres nations avec un fort potentiel et des joueurs de grandes qualités. Je pense à la Belgique et à l’Angleterre. Mais aussi l’Allemagne et le Portugal, qui sont dans le même groupe que la France. Je préfère donc rester mesurer. Les matchs de préparation se sont très bien passés, mais je partage l’avis de Didier Deschamps quand il dit que mardi prochain, pour le premier match contre l’Allemagne, ce sera très différent. La compétition, ce n’est pas la même chose. La pression n’est plus la même.

Aux bleus d'aller chercher le doublé, comme nous il y a 21 ans

Mais ces Bleus ont néanmoins les moyens d’aller chercher le doublé comme vous il y a 21 ans ?

Ils ont évidemment les capacités de rééditer cet exploit. Ils ont l’équipe et les individualités pour y parvenir. Mais aussi le sélectionneur. Je suis convaincu que Didier Deschamps saura tirer le meilleur de cette équipe pour aller le plus loin comme il l’a toujours fait depuis qu’il est en poste. Aux Bleus d’aller chercher le doublé comme on avait pu le faire il y a 21 ans.

Cette équipe est-elle plus forte qu’en 2018 ?

Je pense. Un peu comme nous en 2000. Chaque joueur a joué un maximum de matchs en club. Des matchs toujours très relevés que ce soit en championnat ou en Coupe d’Europe. Et trois ans se sont écoulés depuis le titre de champion du monde. Les joueurs ont accumulé de l’expérience et de la maturité. C’est ce qui nous avait permis en 2000 d’être beaucoup plus costauds qu’en 1998.

Mais n’y a-t-il pas le risque de se voir un peu trop beau ?

C’est pour ça que je freine un peu les ardeurs quand on parle de grande favorite. On ne sait pas ce qu’il peut arriver. On sait pertinemment que, dans le football, tout est possible et envisageable donc je reste méfiant. Surtout qu’en face, les équipes n’auront qu’une envie, c’est de faire tomber les champions du monde.

Quels sont les points à améliorer ?

On a une équipe très forte et très solide dans tous les compartiments, pas seulement sur le plan offensif. Individuellement, les joueurs jouent dans les plus grands clubs européens. Le seul petit bémol, et on a encore pu le constater face à la Bulgarie, est que cette équipe reste un peu vulnérable sur le plan défensif. Il faut notamment travailler le repli défensif. C’est le seul petit point négatif. Le reste, c’est très fort. Cela va pousser Didier Deschamps à faire des choix même si un onze se dégage fortement.

Ma finale de rêve : France-Angleterre

Justement, au regard de ce riche effectif, il n’y a pas le risque de créer une frustration chez certains ?

Pas du tout. Et j’espère qu’ils ne sont pas dans cet état d’esprit. Il y a une équipe et une hiérarchie qui se dégage et les remplaçants n’ont pas le droit de faire la tête. En équipe de France, ce n’est pas possible. On est là, et je suis bien placé pour le savoir, pour servir notre pays. Il y a un sélectionneur qui décide et choisi son équipe. Mais il aura besoin de tout le monde à un moment ou un autre. Je peux comprendre la frustration d’un remplaçant, car je suis passé par là. Mais on n’a pas le droit de ne pas être content.

Quelle est l’importance du premier match face à l’Allemagne ?

Il est primordial. Il permet de bien se lancer ou pas dans la compétition. Une victoire permet d’emmagasiner de la confiance et de se sentir un peu plus libéré. Il y a moins de pression. En revanche, s’il y a un accroc, on se met tout de suite à beaucoup plus cogiter et un petit doute s’installe. Ce premier match contre l’Allemagne est capital.

Voyez-vous une équipe capable de créer la surprise ?

Il y a souvent une nation qu’on n’attend pas forcément et qui sort du lot. Et ça peut encore se répéter cette année. Je vois bien la Turquie, que j’ai vu jouer et j’ai bien aimé. Elle aura un vrai test dès le match d’ouverture contre l’Italie à Rome. On verra à ce moment-là si elle est vraiment capable de créer la surprise.

Et parmi les favoris, de quelle nation faudra-t-il se méfier ?

Attention à l’Italie. Personne n’en parle, mais les Italiens sont toujours là. Ça reste une grande nation comme l’Espagne, le Portugal, l’Allemagne et l’Angleterre. Et pour moi, il faudra se méfier de cette équipe anglaise. Il y a une vraie éclosion des jeunes avec Phil Foden ou encore Mason Mount. Et ils sont bien encadrés avec des joueurs d’expérience comme Harry Kane. Je me méfie de l’Angleterre, surtout que les demi-finales et la finale auront lieu à Wembley. Ma finale de rêve serait un France-Angleterre.

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