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Les joueuses norvégiennes de beach handball sanctionnées pour avoir joué en short plutôt qu’en bikini

Les joueuses ont notamment reçu le soutien de leur fédération. Les joueuses ont notamment reçu le soutien de leur fédération.[Capture d'écran Twitter / @NORhandball]

Une sanction qui passe mal. L'équipe norvégienne de beach handball s'est vu infliger lundi une amende de 1.500 euros (150 euros par joueuse) par la Fédération européenne de handball (EHF). Son tort ? Avoir joué un match du championnat d'Europe en short plutôt qu'avec le bikini réglementaire.

Dimanche, les joueuses norvégiennes ont décidé de transgresser les règles internationales sur la tenue autorisée en match, lors de leur rencontre pour la troisième place de l'Euro de beach handball, à Varna (Bulgarie), perdue face à l'Espagne. Elles avaient été averties au préalable qu'elles risquaient une sanction.

En effet, avant la compétition, la Norvège avait contacté la Fédération européenne de handball pour demander la permission de jouer en short, mais s'était vu répondre que les entorses à la réglementation étaient passibles d'amende.

Après s'être conformées au règlement pendant toute la compétition, les handballeuses avaient décidé de porter un short lors de leur dernier match du tournoi. En violation du règlement de la Fédération internationale de handball (IHF), qui stipule que «les joueuses doivent porter des bas de bikini (...) ajustés et échancrés», dont «les côtés doivent être larges d'au maximum 10 cm». De nombreuses athlètes jugent cette tenue est jugée dégradante et inconfortable.

Un «bikinigate»

Bien qu'elle était attendue, l'annonce de la sanction a provoqué un tollé, en Norvège et dans le monde du beach handball. Elle a fait réagir le ministre norvégien de la Culture, Abid Raja, en charge des questions sportives, qui a jugé l'amende «complètement ridicule». «Que de changements d'attitudes sont nécessaires dans l'univers international macho et conservateur du sport !», a-t-il tweeté. «Une vision aussi macho de la femme appartient à une autre époque», s'est indigné mardi un journal régional norvégien dans son édito. «En 2021, ça ne devrait même pas être un sujet», a renchéri le président de la Fédération norvégienne de volley-ball, Eirik Sørdahl, auprès de l'agence nationale NTB, dont la version de plage, le beach volley, a abandonné l'obligation du port du bikini en 2012.

L'affaire a même entraîné une vague de commentaires sur les réseaux sociaux, jugeant la démarche des Norvégiennes tout à fait normale, beaucoup critiquant le double standard entre les joueurs et les joueuses de beach handball. Une photo a notamment été partagée par de nombreux internautes : elle montre les équipes norvégiennes masculine et féminine prenant la pose côte à côte, les hommes en short et débardeur, les femmes en bikini.

Soutien d'autres équipes

La Fédération norvégienne de handball s'est montrée solidaire avec ses joueuses. Elle s'est engagée à payer l'amende et a publié sur Twitter un message de soutien, se disant «très fière de ces filles». «Ensemble, nous continuerons à nous battre pour changer les règles vestimentaires, afin que les joueuses puissent jouer avec les vêtements avec lesquels elles sont à l'aise !»

La Norvège a également reçu le soutien d'autres équipes, comme la Suède, le Danemark et la France. «J’ai perdu des joueuses à cause de ce maillot de bain imposé», a raconté Valérie Nicolas, la sélectionneuse de l’équipe de France, à Fox News. «Les joueuses me disent qu’elles ne se sentent pas à l’aise, qu’elles se sentent nues et observées.»

Face à la polémique, la Fédération européenne de handball s'est «engagée à faire avancer ce sujet dans l'intérêt de ses fédérations membres». Mais elle a aussi précisé qu'elle n'avait aucun pouvoir en la matière, puisqu' «un changement des règles ne peut se produire qu'au niveau de la Fédération internationale de handball».

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