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Furiani : Il y a 30 ans, le football français était endeuillé

«La pire catastrophe du sport français». Le 5 mai 1992, 19 personnes sont mortes et 2.357 ont été blessées dans l'effondrement d'une tribune du stade de Furiani, à Bastia (Corse), en marge d’une demi-finale de Coupe de France entre l'OM et le club corse.

Trente ans après, un gel des matchs les 5 mai dans les compétitions françaises a été instauré et entre en vigueur cette année.

Il y aura pourtant bien une rencontre ce jeudi 5 mai, entre l'Olympique de Marseille et l'équipe néerlandaise du Feyenoord Rotterdam. Mais ce sera dans le cadre d'une épreuve européenne, en demi-finale retour de Ligue Europa Conférence, et le collectif des victimes de Furiani a estimé avoir atteint son «objectif principal» en sanctuarisant cette journée à l'avenir.

Le 5 mai 1992, la tribune nord du stade Armand-Cesari de Furiani s’est effondrée, à quelques minutes du coup d'envoi, quand les stars marseillaises Jean-Pierre Papin, Basile Boli, Abedi Pelé ou Chris Waddle étaient encore au vestiaire.

Le 14 octobre dernier, une loi a été votée pour qu'aucun match de football de première, deuxième division, de Coupe de France et du Trophée des Champions ne soit joué le 5 mai dans l’Hexagone.

Un hommage lors d'OM-Feyenoord

Ce fut «une tragédie nationale, une des pages les plus sombres de l'histoire sportive» française, avait souligné la ministre des Sports Roxana Maracineanu en février 2020, lors de l'adoption par l'Assemblée nationale du texte porté par un député corse.

Jusqu’à cette loi, les victimes butaient sur les réticences de la Ligue de football professionnel et de la Fédération française de football (FFF), gênées dans l'organisation de leurs compétitions. Elles ont finalement obtenu gain de cause.

Certes, il y aura ce jeudi Marseille-Feyenoord. Une rencontre que Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, ou Jean-Charles Orsucci, maire de Bonifacio, avaient appelé à déplacer à une autre date, «par respect pour la mémoire des victimes». Sans succès.

L'OM a sollicité l'UEFA pour pouvoir «faire quelque chose» le jour du match. L’instance européenne de football «a accepté le principe d'une minute de silence. Les joueurs porteront un brassard noir, un texte sera lu par le speaker et des messages seront diffusés sur les écrans géants», a déclaré ce mardi Jacques Cardoze, directeur de la communication de l'OM, lors d'une conférence de presse organisée par le club et le Collectif des Victimes de Furiani.

Des cérémonies toute la semaine

De plus, comme chaque année, aura lieu une cérémonie de recueillement à 16h devant la stèle, là où la tribune s'est effondrée. Ensuite, une messe débutera à 18h à la cathédrale de Bastia.

Les hommages ont lieu toute la semaine. Ce mercredi, un film sur la catastrophe a été projeté dans le stade Armand-Cesari. Puis, vendredi, une création théâtrale basée sur des témoignages des victimes sera jouée au théâtre de Bastia.

Côté judiciaire, un seul des 13 prévenus initialement poursuivis a écopé d'une peine de prison ferme, le constructeur de la tribune provisoire, condamné à deux ans de prison en première instance et qui n'avait pas fait appel.

A l'issue du procès en appel, en 1995, huit autres prévenus, dont des responsables du club, de la Ligue corse ou de la FFF, ainsi que l'ancien directeur de cabinet du préfet, ont été condamnés à du sursis ou des amendes.

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