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Kool Shen : «C’est le poker qui m’a écarté de la musique»

Kool Shen a participé au Winamax Poker Open à Bratislava. Kool Shen a participé au Winamax Poker Open à Bratislava.[Winamax / Gema Cristobal]

S’il est moins souvent sur scène, c’est parce que Kool Shen passe désormais une grande partie de son temps à manipuler les jetons de poker. Après avoir découvert le jeu il y a une quinzaine d’années, Bruno Lopes, de son vrai nom, est devenu joueur professionnel. Et comme quand il était derrière un micro, il continue d’assurer le show autour des tables, réalisant de belles performances.

Le grand public connait Kool Shen le chanteur, l’acteur mais un peu moins le joueur de poker professionnel…

C’est vrai que cela fait maintenant plusieurs années que je suis devenu joueur professionnel. Tout a commencé il y a un peu plus de 15 ans. J'ai toujours eu une attirance pour les jeux de cartes. J’ai joué à tous les jeux, que ce soit la belote, le rami ou encore le poker fermé. Et vers 2006, il y avait notamment Patrick Bruel qui commentait le World Poker Tour sur Canal+. J’ai découvert une des variantes du poker qui est le «No Limit Holdem». Et je me suis immédiatement pris de passion pour ce jeu.

Comment s’est traduite cette passion ?

Je me suis mis à apprendre les règles pour commencer. J’ai compris comment ça fonctionnait et je suis allé dans un casino pendant mes vacances. J'y suis allé une fois, deux fois, trois fois… Et depuis je n’ai plus arrêté de jouer. Surtout qu’on m’a dit, à cette époque, que je pouvais aussi jouer sur Internet. C’était le début des «ennuis».

Et tout s’est enchaîné ensuite…

J’ai signé chez PokerStars. Pas pour mes talents de joueur, mais davantage pour mon image et ma notoriété. J’ai commencé à connaître le circuit professionnel et j’ai rencontré de très bons joueurs de poker avec qui j’ai beaucoup travaillé le jeu. A partir de là, j’ai mis un peu tout de côté et je me suis mis à jouer au poker une dizaine d’heures par jour. Et depuis 10 ans maintenant, je suis chez Winamax et je fais partie de la Team Pro.

Qu’est-ce qui a fait que vous avez immédiatement adhéré ?

De base, je suis un sportif. J’aime la compétition et, dans le poker, il y a cet esprit de compétition. C’est pour cela aussi que je préfère les tournois. Et puis j’aime aussi cette adrénaline qu’il peut y avoir autour d’une table et toutes les émotions qui vont avec.

Aujourd’hui, quelle place occupe le poker dans votre vie ?

Ma vie se divise aujourd’hui entre le cinéma et le poker. Je ne pourrais pas le quantifier en temps, mais je fais une douzaine de festivals par an, qui durent chacun une semaine environ. Ça, c’est pour la partie poker en live. Et puis, il y a toute la partie sur Internet aussi. Donc cela fait beaucoup de temps consacré au poker. Et quand je ne joue pas pendant un certain temps, j’ai «faim» de cartes. Comme là, à Bratislava (Slovaquie) pour le Winamax Poker Open, je n’ai pas joué depuis très longtemps et je n’ai qu’une envie, c’est d’être autour d’une table.

La période du Covid a été un enfer pour moiKool Shen

Préférez-vous jouer sur Internet ou en live ?

Au début, j’avais une préférence pour Internet. Mais depuis 2015 environ, je suis un adepte des tournois en live. Il y a le ressenti des cartes, des jetons et surtout des adversaires. Il y a aussi cette interaction avec les autres joueurs. La période du Covid a été un enfer pour moi.

Est-ce vrai que c’est le poker qui vous a fait arrêter la musique ?

On peut dire que le poker m’a fait arrêter la musique, ou du moins m’a écarté de la musique. Avec le nombre d’heures que j’ai passé à jouer les premières années, il n'y avait plus beaucoup de place pour la musique. Je n’avais pas le temps. A ce moment-là, le poker a vraiment pris le pas. Et puis, j’avais presque fait un peu le tour de la musique et c’était l’occasion aussi de découvrir un autre univers. C’était un défi à relever pour montrer aussi que je pouvais faire autre chose et que surtout j’avais ma place.

Quel type de joueur êtes-vous ?

C’est compliqué de se donner une image. Pour moi, la meilleure des choses, c’est l’adaptation. De savoir analyser les gens assis à côté de nous.

Quelle est votre plus belle performance ?

Au printemps dernier, j’ai fini 2e d’un très gros tournoi à Monte-Carlo avec un gain de 700.000 euros. C’est ma plus grosse performance en termes d’argent. Sinon, j’ai déjà gagné plusieurs tournois. Mais sur ce tournoi à Monte-Carlo, on était 200 et il y avait pratiquement tous les meilleurs joueurs du monde. C’est valorisant surtout que le niveau est plus élevé que sur les Championnats du monde.

Quelle serait la plus grande des consécrations ?

Un bracelet de champion du monde quand même. Ça reste le Graal pour tout joueur de poker, même si le niveau pourrait être un peu moins relevé.

Il m'arrive d'exploser par moment.Kool Shen

L’adrénaline est-elle la même sur scène qu’autour d’une table ?

Elle est complétement différente. Elle est même contraire. Sur scène, tu dois montrer toutes tes émotions, alors qu’au poker, tu dois cacher toutes tes émotions.

Et dans la manière d’aborder un concert et un tournoi ?

Là, oui, il y a des similitudes. Savoir rester concentrer et focaliser sur l’événement pour ne pas passer à côté.

Vous êtes plutôt exubérant. Comment parvenez-vous à maîtriser vos émotions ?

C’est dur pour moi. J’ai beaucoup travaillé et je travaille encore dessus. Notre coach Stéphane Matheu me prodigue des conseils. Mais je n’arrive pas toujours à maîtriser mes émotions et il m’arrive d’exploser par moment.

En tant que fan de football et du PSG, est-ce que vous aimeriez vous retrouver à une table avec Neymar ?

Bien sûr ! Tant qu’à faire et réussir à lui passer un petit bluff. Mais sinon j’ai déjà joué avec d’anciens footballeurs professionnels comme Camel Meriem ou Sébastien Grax à Las Vegas.

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