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Un vaccin contre l'addiction à la nicotine en préparation

Fumeurs Les fumeurs veulent se faire entendre.[CHRISTOPHE SIMON / AFP]

L'industrie pharmaceutique en rêve depuis 10 ans : trouver un vaccin contre l'addiction à la nicotine. Testé pour l'heure sur des souris, un nouveau procédé permettrait de réduire de 85% la part de nicotine dans le cerveau des fumeurs. 

Novartis et GSK se sont cassés les dents sur ce rêve de l'industrie pharmaceutique. Trouver un vaccin contre l'addiction à la nicotine. Leur traitement mis au point respectivement lors de la dernière décennie s'est révélé au mieux inefficace, au pire produisant des effets secondaires. Mais les laboratoires sont tenaces et convaincus de pouvoir trouver la parade à l'addiction.

Pour bien comprendre leur ambition, il faut savoir que la nicotine qu'inhale un fumeur, si elle passe d'abord dans les poumons arrive ensuite au cerveau. Et c'est sur le cerveau que les chercheurs concentrent leurs efforts. Ils souhaitent simplement développer des anticorps qui empêcheraient la nicotine d'exciter les neurones et donc de favoriser l'addiction.  

Des chercheurs du Cornell Medical College de New York ont annoncé avoir mis au point un nouveau procédé pour parvenir à diminuer l'addiction : la thérapie génique. Autrement dit plutôt que d'introduire des anticorps, ils introduisent son gène.

Dans la revue médicale Science Translational Medicine, l'équipe indique avoir mis au point un petit virus ADN non pathogène qui sert de vecteur au transfert de gènes.

Une baisse de 85% du niveau de nicotine

Injecté à des souris dépendantes à la nicotine ce vecteur produit une multitude d'anticorps qui se lient à la nicotine dans le sang et l'empêchent d'atteindre le cerveau. Le procédé aurait permis de constater une baisse de 85% du niveau de nicotine dans le cerveau des cobayes. Pari réussi donc.

Désormais, les chercheurs envisagent de tester leur découverte sur des rats, puis des primates avant de pouvoir l'évaluer chez l'homme. Autant d'étapes qui exigeront des fumeurs invétérés de devoir patienter un peu avant de voir le vaccin débarquer sur le marché.

Le professeur Ronald Crystal, qui a dirigé les recherches a expliqué à la BBC qu'il faudra attendre au moins deux ans avant de pouvoir développer le vaccin pour l'homme. S'en suivront d'indispensables essais cliniques, et des études sur les effets et le prix du produit. Bref, le vaccin anti-nicotine ne devrait être disponible au mieux qu'en 2017.

Avec ce vaccin, "les gens ne ressentiront aucun plaisir à recommencer à fumer, ce qui les aidera à perdre l'habitude" s'est félicité Ronald Crystal. Mais si les fumeurs sont dépendants physiquement, ils le sont aussi psychologiquement. Et tous les fumeurs vous le diront, s'en griller une tient aussi beaucoup du domaine du réflexe.

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