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Gemalto, le fabricant de cartes à puces, leader de la sécurité numérique

Le logo de l'entreprise Gemalto sur la façade d'une usine à Gémenos, dans le sud de la France, en 2009 [Gerard Julien / AFP/Archives] Le logo de l'entreprise Gemalto sur la façade d'une usine à Gémenos, dans le sud de la France, en 2009 [Gerard Julien / AFP/Archives]

Le groupe français Gemalto qui va remplacer l'équipementier télécoms Alcatel-Lucent au sein de l'indice CAC 40, a su passer en quelques années d'un fabricant de cartes à puce à un leader de la sécurité numérique, numéro un mondial du secteur.

L'entrée au CAC40, plutôt habitué aux centenaires, d'une jeune société comme Gemalto est une "bonne nouvelle pour la France" estimait il y a quelques semaines son PDG Olivier Piou pour qui cela signifiait également "l'arrivée de l'économie numérique" au coeur de la vie économique française.

Le Conseil scientifique de l'opérateur boursier Nyse Euronext a tranché jeudi soir et Gemalto fera son entrée dans le CAC le 24 décembre.

"C'est une consécaration justifiée pour le groupe qui est une très belle réussite de l'économie française" pour Renaud Murail, gérant chez Barclays Bourse.

A 10H50 (09H50 GMT), le titre gagnait 1,32% à 74,98 euros dans un marché en hausse de 0,14%/

Gemalto est née de la fusion de la française Gemplus et de la néerlandaise Axalto en 2006.

Ce projet de fusion est né de deux constats, explique Olivier Piou: les spécialistes qui connaissaient et maîtrisaient à la fois la cryptographie et le logiciel compact embarqués dans de petites puces étaient relativement peu nombreux, et les concurrentes Gemplus et Axalto étaient "toujours attirées par les mêmes opportunités sur le marché".

Cependant, la fusion des acteurs numéro 1 et 2 du marché ne s'est pas faite sans difficultés. "La Bourse et les autorités en tout genre on pensé que c'était parce que les deux entreprises connaissaient des tas de soucis. Ce n'était pas le cas", raconte M. Piou.

Et les concurrents attaquent car "on représentait près de la moitié du marché". "Un vrai baptême du feu", se souvient le PDG, mais qui laisse au final la concurrence exsangue.

"Ce qui limitait notre croissance c'était la difficulté à avoir des ressources très techniques", et la fusion a permis de bénéficier de synergies qui ont fait la différence par rapport à la concurrence, explique-t-il encore. De plus, "à la fin de ce combat très dur Gemalto était quasiment le seul à avoir les ressources scientifiques et techniques pour investir".

"Répondre au besoin de confiance"

La toute nouvelle entité baptisée Gemalto a ainsi pu "redéployer les ressources en double, celles qui travaillaient sur les cartes sim ou les cartes bancaires, sur les nouvelles opportunités: développer l'identité numérique avec les passeports électroniques, la sécurité des réseaux, qu'on appelle aujourd'hui le cloud computing, les choses qui permettent non seulement aux humains mais aux machines de communiquer entre elles".

Mais cette croissance est d'abord basée sur l'humain explique le PDG. En effet pour Olivier Piou, "le seul atout de Gemalto ce sont ses collaborateurs".

Les salariés sont formés en interne et que la politique de promotion interne est privilégiée, car même sortis des meilleurs écoles dans le monde, "on en fait pas des experts en cryptologie en deux secondes", selon M. Piou.

Et c'est cette force que l'entreprise a mis en branle pour passer du statut d'un acteur pur produit à celui d'un acteur capable de proposer des logiciels, des produits et des services, en "faisant de l'innovation: le sans contact, l'argent mobile l'identité numérique, la quatrième génération de téléphonie mobile", énumère M. Piou

Et en toute logique l'entreprise dépense 7,5% de son chiffre d'affaires en recherche et développement, un chiffre très élevé. "Cette année si on compte le crédit impôt recherche et les financements par nos clients sur certains projets de recherche, on arrive quasiment à 10%", dit-il.

"Un monde numérique et sans fil a besoin de deux choses: la facilité d'emploi et la confiance. Pour la facilité d'emploi, les constructeurs Apple ou Android ont fait du super travail, maintenant notre temps est venu pour répondre au besoin de confiance", résume Olivier Piou.

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