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Ariane 5 : Vers l’infini et au-delà

Lancement de la fusée Ariane 5[CC/DLR_de]

Pièce maîtresse de la France et de l’Europe pour l’aventure spatiale, la fusée «Ariane 5» devrait effectuer son 53e vol cette nuit depuis Kourou. Depuis 1979, près de 200 missions spatiales ont été préparées dans la jungle guyanaise. Lors du dernier lancement en août 2010, «Direct Soir» était présent.

 

Archives – Article publié le jeudi 28 octobre 2010

 

« Nous sommes nés 200 ans trop tôt ! » Emmanuel Sanchez en est convaincu, l’histoire spatiale n’en est actuellement qu’à ses débuts, et c’est seulement dans deux siècles que «tout un chacun connaîtra l’aventure d’une excursion.» Ce fan de science-fiction, passionné des «space operas» à la Star Wars est le directeur des opérations (DDO) des vols Ariane 5. Si ses yeux roulent comme ceux d’un enfant curieux, cet ingénieur rigoureux, qui a participé notamment au développement de l’Airbus A380, a conscience de préparer aujourd’hui l’avenir spatial de l’humanité.

A ses côtés, il compte sur les 1350 hommes et femmes qui vivent au rythme des campagnes d’Ariane 5 menées depuis 1996 à Kourou, en Guyane française. Alors que tous s’apprêtent à vivre aujourd’hui le 53e vol de ce lanceur (voir encadré cicontre), chacun a salué la dernière mission, parfaitement exécutée, le 5 août.

 

 

Un vol à 200 millions d’euros

Une prouesse technique d’un coût de 200 millions d’euros qui suppose d’envoyer sur orbite deux satellites posés sur un «pétard géant» de 53 mètres, où la moindre erreur de calcul peut être fatale. «On est à la limite de la technologie, ce qui implique des risques», rappelle Joël Barre, directeur du Centre spatial guyanais (CSG).

C’est au coeur de la jungle, dans un complexe scientifique et protégé militairement, que l’engin est assemblé avec minutie. Dans un premier temps, les deux satellites sont préparés dans une salle propre, l’équivalent de la salle d’opération d’un hôpital, verrouillée par un sas et où aucune poussière n’est tolérée. Une fois prêts, ces éléments sont installés dans la coiffe de la fusée (sa tête). Celle-ci sera le dernier étage d’Ariane encore présent dans l’espace – les réacteurs étant rejetés pendant l’ascension–, avant de placer en orbite les deux instruments.

Toute l’opération repose sur le dosage savamment calculé de la propulsion. Au décollage, les propulseurs latéraux à poudre, ainsi que le moteur central Vulcain devront développer plus de 1 200 tonnes de poussée pour arracher du sol Ariane, qui pèse entre 750 à 780 tonnes. La force déployée est telle, que la fusée file en vol à plus de 35 000 km/h, réalisant l’équivalent d’un trajet Paris-New York en moins de 10 minutes.

 

 

Une mission de 33 minutes

Au final, plusieurs semaines de travaux ont été nécessaires pour amener Ariane au pas de tir avant d’entendre résonner la phrase : «A tous de DDO, attention pour le décompte final…» Quelques secondes plus tard, Emmanuel Sanchez ordonnera l’allumage des moteurs qui feront trembler le sol jusqu’à cinq kilomètres à la ronde, dans un élan de bruit et de fureur dessiné dans le ciel par un panache de fumée blanc. L’histoire s’écrira 33 minutes plus tard, lorsque, en orbite géostationnaire, graviteront les deux satellites à 35 786 km d’altitude.

 

Avenir international

Télévision, GPS, téléphonie, météo, état des marées… La plupart des activités de l’homme du XXIe siècle ne pourraient être assurées sans ces technologies. C’est dire le rôle crucial d’Ariane dans notre quotidien. L’avenir, les acteurs du CSG que sont le Cnes (l’agence spatiale française), Arianespace et l’ESA (l’agence spatiale européenne) le préparent à l’international.

La Russie vient d’installer un pas de tir Soyuz, son modèle de fusée, à quelques kilomètres de celui d’Ariane 5 pour proposer prochainement ses propres prestations en matière de lancement de satellites. En outre, le petit lanceur européen Vega devrait entrer en service à l’horizon 2012. Plus légers, Soyuz et Vega permettront de placer à moindre coût des satellites en orbite et compléter les missions d’Ariane. A terme, la Guyane française pourrait assister au lancement d’une fusée chaque mois.

 

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