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Susciter de mauvais souvenirs, une solution contre l'alcoolisme ?

Image d'illustration.[AFP]

La thèse peut paraître surprenante pour lutter contre l'alcoolisme. Des chercheurs américains préconisent d'implanter de mauvais souvenirs et des expériences désagréables dans le cerveau des alcooliques pour mieux enrayer leur addiction.

Les études démontrant la facilité avec  laquelle on peut créer de faux souvenirs d'enfance fourmille. Le Time en a dénombré une dizaine récemment. Elles font la part belle aux techniques suggestives qui conduisent un sujet à être persuadé d'avoir réellement vécu ce qu'il raconte, aussi improbable que puisse être ce souvenir.

Ce phénomène a conduit à l'âge d'or des  thérapies de la "mémoire refoulée" fréquemment dénoncées pour leur dangerosité dans la mesure où des patients inventaient des traumatismes dont ils n'avaient jamais été victime.

 

Une piste prise au sérieux

Mais, ces traumatismes inventés pourraient bien être bénéfiques dans certains cas assurent des chercheurs américains à l'instar d'Elizabeth Loftus, professeur de psychologie à l'Université d'Irvine en Californie. Selon elle, implanter de cette façon de mauvais souvenirs dans la tête d'un alcoolique est une piste comme une autre de rédemption.

La preuve, elle a commencé ses expériences avec l'alimentation. Son équipe a implanté de mauvais souvenirs alimentaires à des patients qui appréciaient trop les aliments gras. Et de la même façon à des patients qui étaient dégoutés par de mauvais souvenir alimentaires. Et cela a marché.

Son équipe a alors retenté la même expérience avec l'alcool avec des résultats plus ou moins probants selon la revue Acta Psychologica. Elizabeth Loftus convient elle-même que cette piste n'est pas encore au point et ne conviendrait pas à tous les patients.

Une piste néanmoins vivement critiquée par d'autres scientifiques qui regrettent dans une tribune dans le magazine The Atlantic des "pratiques de tromperie". Et de s'interroger : "Sommes-nous prêts à sacrifier le niveau de véracité et l'habitude de l'honnêteté dans l'intérêt d'une conception erronée de sérieux progrès scientifique? ".

En France, Michel Lejoyeux, président de la Société française d'alcoologie, a d'ores et déjà jugé l'hypothèse intéressante.

 

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