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«La Rue des allocs» sur M6 : l’émission suscite de vives réactions

L'émission, diffusée mercredi soir, fait débat et un demande d'interdiction est étudiée par le CSA.[Troisième Œil]

Diffusée pour la première fois mercredi sur M6, la nouvelle émission «La Rue des allocs» fait débat. Le programme, dont les deux premiers épisodes se sont intesessés aux habitants d'un quartier pauvre de la ville d'Amiens (Somme), est taxée de voyeurisme. Le CSA va se saisir du dossier.

Les fins de mois difficiles, le chômage, le RSA, le système D… L'émission est adaptée du format britannique «Benefits street», diffusé sur Channel 4 début 2014, elle-même polémique mais qui a connu de fortes audiences. A son premier passage à l'antenne, «La Rue des allocs» a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux, notamment sur la façon dont est montrée la pauvreté, avec une voix off dramatique. Les images, tournées dans le quartier Saint-Leu, sont également riches en clichés, entre l'alcool, la débrouille ou encore le tuning.

D'autres internautes se sont montrés plus mesurés, pointant du doigt la manière mais reconnaissant qu'il s'agit d'une certaine réalité qui ne serait pas facile à montrer à la télévision.

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La «rue des allocs» choque les politiques

Le documentaire choque parfois jusqu'aux politiques. C'est le cas de Patrick Kanner, le ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, également conseiller départmental du Nord. Mais aussi des élus parisiens Jean-Luc Roméro (né à Béthune, dans le Pas-de-Calais) ou le communiste Ian Brossat. Par ailleurs, la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS) a demandé au CSA d’interdire la diffusion de l'émission. Le Conseil supérieur de l'audiovisuel a d'ailleurs indiqué jeudi sur Twitter que le dossier «sera instruit prochainement», après avoir reçu plusieurs signalements.

Un élu d'Amiens est même allé plus loin en lançant sur Twitter le hashtag #AmiensenVrai afin de contrer l'image négative renvoyée par le documentaire. C'est Renaud Deschamps, adjoint à la maire UDI de la ville, Brigitte Fourré, qui a lancé cette initiative.

Des audiences plutôt faibles

De son côté, la maison de production, Troisième Oeil («C à Vous», «Les Carnets de Julie», «Zemmour et Naulleau») estime se contenter de montrer la dureté de la vie en France. Dans «Libération», le réalisateur, Stéphane Munka, s'est lui-même justifié : «La seule chose qui m’intéressait était de mettre un visage sur les statistiques du chômage que l’on entend tous les mois tomber à la radio ou à la télé». M6 n'a pas encore annoncé la diffusion de prochains épisodes, attendant les résultats des audiences. Celles-ci étaient de 1,7 million téléspectateurs mercredi soir, soit seulement 11,2 % de part de marché.

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