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Kevin Razy : «L’impertinence n’est pas le but»

Kevin Razy est entouré d'une équipe de journalistes afin d'être sûr de ne "pas dire de bêtises". [CANAL+/Philippe Mazzoni ]

Lancée fin février, «Rendez-vous avec Kevin Razy» voit l’humoriste aborder des grands thèmes d’actualité avec autant de sérieux que d’humour.

En quinze minutes, cette émission inspirée des «shows» américains de Jon Stewart et John Oliver décrypte l’information avec une insolence salvatrice. Un pari exigeant, relevé par Kevin Razy.

Quelle est la genèse de ce programme ?

Il y a trois ans, je suis tombé sur une vidéo de Jon Stewart du Daily Show qui couvrait un conflit international avec une vraie maîtrise du sujet, et en même temps un humour qui faisait office de soupape. J’ai trouvé que c’était ça qu’il fallait faire pour décrypyter l’actualité. Et il y a un an et demi, j’ai commencé à me lancer dans l’aventure avec Morad Moqqadem, qui est le co-créateur de l’émission. C’est un format qu’on appréciait, qu’on voulait voir en France, et on s’est dit que ce ne serait pas plus mal de le faire nous-même.

L’émission a commencé sur Internet. La liberté de ton sera-t-elle la même sur Canal+ ?

Tout est très fluide avec Canal+. On fonctionne en totale transparence. Ils nous ont signé sur la base d’un premier épisode consacré à Daesh, et notamment à Rachid Kassim, où on a poussé les curseurs au maximum en matière d’insolence. C’est sur cette base là qu’ils nous ont contactés. A partir de là, on a tout de suite compris qu’en termes de liberté de ton, on allait avoir carte blanche. Et pour le moment, tout va bien. On a une totale liberté.

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Allier information et impertinence, c’est difficile ?

Faire de l’impertinence n’est pas un postulat de départ. C’est juste parce qu’on raconte quelque chose de différent que cela devient impertinent pour certains. Mais ce n’est pas notre but. Au contraire. On veut être pertinent et toujours aborder les sujets, les angles, à travers des faits. L’idée n’est pas de choquer pour choquer. Et cela demande un travail assez important en amont en termes de recherches, car l’idée est d’être factuel, et de bien faire attention à ne pas dire de bêtises.

Et après, il faut également un travail de synthétisation, avec des phrases courtes, avec presque un rythme similaire à celui du «stand-up» afin de pouvoir y insérer de l’humour pour que ce soit le plus fluide possible pour les téléspectateurs, et que cela puisse les toucher plus facilement.

Comment avez-vous formé votre équipe autour de l’émission ?

Il y a mon binôme, Morad Moqaddem, qui est le «showrunner» de l’émission. Il gère aussi bien la partie production, que la coordination artistique, jusqu’au résultat final et la post-production. Il fait le lien entre tous les acteurs qui interviennent sur l’émission. Dans l’équipe éditoriale, il y a deux journalistes, Pauline Rosenberg et Guillaume Palacios, avec qui je travaille. On leur donne des thèmes, puis on en discute avec l’équipe pour trouver un angle intéressant. Après ils font leurs recherches et nous font un grand exposé.

A partir de là, j’écrits une première version de l’épisode qu’on va retravailler avec Morad. Nous avons ensuite quatre auteurs qui interviennent pour y insérer de l’humour. On va y travailler pendant trois jours pour y mettre des vannes, du jeu, et simplifier certaines tournures. Et puis on a un documentaliste en charge de trouver des supports visuels – vidéos ou images – pour illustrer nos propos dans l’épisode.

L’émission est clairement inspirée des «shows» américains comme Last week with John Oliver ou le Daily Show. Cela peut-il fonctionner en France ?

Yann Barthès est arrivé il y a dix ans dans le PAF et aujourd’hui, il est une figure incontournable de ce type d’information. Alors lui, et il le dit lui-même, n’est ni comédien, ni humoriste. Il ne se revendique pas comme tel. Mais il a une façon décalée de faire de l’information. Et grâce à lui, les gens ont l’habitude de voir quelqu’un présenter à la manière d’un JT, mais de manière décalée. Donc je pense que le public peut s’y retrouver avec cette façon de faire.

Rendez-vous avec Kevin Razy, tous les samedis à 20h35 sur Canal+Décalé.

Pour plus d’informations, il y aussi la page Facebook.

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