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Le CHU de Nantes condamné à verser 61.000 euros à un homme amputé du pénis après une erreur médicale

Victime d'une erreur médicale, un trentenaire a dû subir une amputation totale du pénis. Le tribunal administratif a condamné ce mercredi le CHU de Nantes (Loire-Atlantique) à lui verser 61.000 euros. Mécontent, il a fait appel de la décision, espérant recevoir près d’un million d’euros.

Une affaire loin de se conclure. Victime d'une erreur médicale, un père de famille trentenaire a dû subir une amputation totale du pénis. Le tribunal administratif a condamné ce mercredi le CHU de Nantes (Loire-Atlantique) à verser 61.376 euros à ce dernier en guise de dédommagements.

La justice a reconnu dans son jugement des «manquements fautifs de nature à engager la responsabilité du CHU» et ayant conduit à «une ablation totale de la verge» du patient traité entre 2014 et 2017. L’erreur constatée a fait perdre à la victime «70% de chance d'éviter la récidive» de son carcinome, un type de cancer de la peau qui touchait le trentenaire.

Dans le détail, l’indemnité totale a été divisée entre les différents préjudices subis par la victimes, regroupant «les souffrances endurées» (12.000 euros), le «déficit fonctionnel permanent» (16.000 euros) et le «préjudice sexuel» (31.500 euros).

«Nous ferons appel et nous gagnerons»

La défense du père de trois enfants a annoncé après le verdict son intention de faire appel de la décision prise par le tribunal administratif. Pour rappel, la victime réclamait initialement une somme totale de 976.000 euros au titre des préjudices subis par son client.

«Nous faisons appel et nous gagnerons. Je ne leur permettrai pas de m’humilier», a réagi l’homme victime de l’erreur médicale après l’audience ce mercredi.

Son avocat, Me Georges Parastatis, a regretté un jugement loin d’être à la hauteur des violences endurées par le père de famille. «Cet homme a subi une première mort psychologique par la faute médicale et une deuxième aujourd'hui par ce jugement dénigrant pour la dignité humaine», a critiqué ce dernier.

UNE DOULEUR INDESCRIPTIBLE QUI «REND FOU»

Son histoire a commencé en 2014, lorsqu'un cancer de la peau lui a été diagnostiqué au niveau de la verge à l’âge de 30 ans. Selon lui, les médecins n'ont pas voulu «couper complètement le gland» et ont préféré tenter de retirer la peau malade.

Mais «le cancer a repris le dessus» et le trentenaire a connu une souffrance terrible. A tel point qu'il a envisagé de s'amputer lui-même, «au cutter», pour mettre fin à son calvaire. «J'avais très très mal. Je me faisais même des cocktails de codéine pour me calmer. Au bout d'un moment ça rend fou», a témoigné l’homme meurtri.

L'expertise a finalement conclu à une erreur médicale (toutes les cellules cancéreuses n'ayant pas été retirées), et la pénectomie, à savoir l'ablation totale du pénis, a été préconisée en 2017. Depuis, le père de famille n'a pu retrouver qu'une sexualité «très limitée». «Niveau sensibilité c'est zéro», a conclu ce dernier.

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