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Le discours historique de Simone Veil sur l'avortement

Le 26 novembre 1974, devant une Assemblée nationale qui ne comptait que neuf femmes pour quatre-cent vingt-et-un hommes, Simone Veil prononçait un discours qui allait marquer l'Histoire. 

Ministre de la Santé de Valéry Giscard d'Estaing, elle est chargée de porter le projet de loi sur la légalisation de l'interruption volontaire de grossesse (IVG). Un sujet à l'époque hautement sensible, qui divisait la France et qui lui vaudra injures et menaces. Des croix gammées sont découvertes sur les murs de son immeuble et elle subit des quolibets en pleine rue.

C'est dans ce contexte hostile qu'elle monte à la tribune de l'Assemblée. «Il ne sert à rien de travestir les faits : face à un milieu au conservatisme très marqué, je présentais le triple défaut d'être une femme, d'être favorable à la légalisation de l'avortement et, enfin, d'être juive», a-t-elle écrit plus tard dans son livre autobiographique, «Une Vie».

Dans son discours, comme elle l'a confié, elle avait souhaité évoquer notamment les drames de l'avortement clandestin, auquel de nombreuses Françaises sont contraintes d'avoir recours. «Nous ne pouvons plus fermer les yeux sur les 300.000 avortements qui chaque année mutilent les femmes de ce pays», estimait-elle. 

Lors de son allocution, elle choisit d'inscrire cette évolution de société dans l'Histoire. «Les grands débats qui ont divisé un moment les Français apparaissent avec le recul du temps comme une étape nécessaire à la formation d'un nouveau consensus social, qui s'inscrit dans la tradition de tolérance et de mesure de notre pays». Un discours emprunt d'émotion qui contribuera à faire passer la loi. Dans la nuit du 29 novembre 1974, les députés la votent pas 284 voix pour et 189 contre. 

 

 

 

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