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Condamnation de Mélina Boughedir : Paris respecte «la souveraineté des juridictions irakiennes»

La Française Mélina Boughedir a été condamnée dimanche par un tribunal irakien à la prison à perpétuité pour appartenance à Daesh. Le ministère des Affaires étrangères a fait savoir dimanche soir que la France prenait acte de cette condamnation.

«Nous notons que la procédure judiciaire n'est pas achevée et suivra son cours (...) La France continuera de respecter la souveraineté des juridictions irakiennes et le déroulement indépendant des procédures judiciaires», a déclaré le ministère des Affaires étrangères auprès de l'AFP.

Mélina Boughedir comparaissait ce dimanche devant la cour de cassation irakienne, à Bagdad. Cette femme de 28 ans avait rejoint les rangs de Daesh en Irak avec son mari et ses enfants en 2015 avant d'être arrêtée à Mossoul le 8 juillet dernier. La mère de quatre enfants a finalement été reconnue coupable dimanche en vertu de la loi antiterroriste, passible de la peine capitale. Elle risquait la peine de mort.

«Je suis innocente», a-t-elle lancé au juge en français, tandis qu'un traducteur l'assistait. «Mon mari m'a dupée et ensuite il a menacé de partir avec les enfants», a-t-elle tenté de se défendre, en vain.

Une premier jugement clément

L'accusée avait été jugée une première fois par la Cour pénale centrale de Bagdad en février dernier, qui avait prononcé son expulsion et sa libération. La femme de 28 ans avait été condamnée au seul motif d'«entrée illégale» sur le territoire irakien à une peine de sept mois d'emprisonnement déjà purgée au moment du jugement.

Le gouvernement français serait alors intervenu auprès de l'Irak pour que Mélina soit jugée de nouveau. 

Des pressions du gouvernement français en question

Les avocats de la Française Melina Boughedir avaient dénoncé samedi une «ingérence inacceptable» du ministre français des Affaires étrangères qui a qualifié la jeune femme de «terroriste de Daesh». 

Jeudi, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian avait décrite Mme Boughedir comme une «terroriste de Daesh qui a combattu contre l'Irak» et appelé ce pays à la juger, tout en réitérant son refus de la peine de mort.

«Il s'agit d'une pression inacceptable sur la justice irakienne et comme l'illustration, si besoin était, de votre volonté à tout prix, et au sacrifice des principes fondamentaux, que notre cliente ne revienne pas en France», écrivent les avocats français de la jeune femme dans une lettre adressée au ministre Jean-Yves Le Drian.

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