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Santé : les dossiers chauds d'Olivier Véran

Coronavirus, crise de l'hôpital, bataille autour de la réforme des retraites: en quittant le ministère de la Santé pour la course à la mairie de Paris, Agnès Buzyn laisse à son successeur, Olivier Véran, de lourds dossiers.

LE Coronavirus

Il reviendra au nouveau ministre de la Santé, Olivier Véran, de poursuivre la stratégie mise en place jusqu'ici par Agnès Buzyn pour éviter la diffusion du virus en France. L'épidémie reste «la priorité numéro 1», a assuré lundi le nouveau titulaire du portefeuille, lors de la passation de pouvoir avec l'ancienne ministre.

Depuis le début de l'année, Agnès Buzyn était en première ligne face à l'épidémie de coronavirus apparue en Chine. 

Samedi 15 février, elle a annoncé le décès d'un touriste chinois de 80 ans hospitalisé depuis plusieurs semaines à Paris, premier mort hors d'Asie en lien avec l'épidémie. Douze cas ont été confirmés en France à ce jour.

Une crise inédite à l'hôpital

L'ex-député de l'Isère devra également gérer la crise de l'hôpital public, 11 mois après le début d'une grève dans les services d'urgences, qui s'est depuis étendue à tout le secteur. Le gouvernement avait dévoilé fin novembre un «plan d'urgence» pour l'hôpital pour apaiser la grogne née de plusieurs années de restrictions budgétaires, sans succès pour l'instant. 

Environ 800 médecins-chefs de service ont démissionné de leurs fonctions administratives depuis trois semaines en guise de contestation. Et vendredi 14 février, plusieurs milliers de médecins et paramédicaux ont à nouveau manifesté pour réclamer plus de moyens et des hausses de salaires. D'ailleurs, le même jour, Agnès Buzyn promettait de recevoir les démissionnaires cette semaine...

L'arrivée d'Olivier Véran n'a pas déclenché les hourras des contestataires de l'hôpital public : «Pour nous, mettre comme ministre celui qui avait été à la manœuvre pour faire voter la loi de finance, qui motive aujourd’hui le mouvement à l’hôpital, ça frise la provocation», s'est même indigné dimanche 16 février sur franceinfo Christophe Prudhomme, porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF).

LES Retraites

Alors que les discussions parlementaires sur la réforme des retraites s'ouvrent ce lundi 17 février dans l'hémicycle, Olivier Véran aura la lourde tâche de défendre cet impopulaire projet de loi.

En effet, même si l'on l'entendait moins sur ce dossier, Agnès Buzyn était la ministre de tutelle du secrétaire d'État aux Retraites, Laurent Pietraszewski. Et avant lui du Haut-commissaire Jean-Paul Delevoye, contraint à la démission sur fond de déclaration d'intérêts lacunaire. 

«L'ambiance est compliquée», résume un négociateur syndical, à deux jours du démarrage des travaux de la «conférence de financement», chargée de ramener le système à l'équilibre d'ici à 2027. «On espère pouvoir continuer à travailler sereinement» après autant de «turpitudes» et deux ans de concertations autour de cette promesse du candidat Macron.

Grand âge et dépendance

Le neurologue devra également lancer la «loi grand âge», promise par Agnès Buzyn. Très attendue, initialement prévue pour 2019, elle a été repoussée à l'été, au grand dam des représentants du secteur de l'aide aux personnes âgées.

Les enjeux liés au vieillissement de la population, bombe à retardement, avaient été mis en lumière par une vaste mobilisation entamée début 2018 par les personnels des maisons de retraite.

Le nombre de seniors en perte d'autonomie, qui était de 2,5 millions en 2015, pourrait atteindre 4 millions en 2050, selon l'Insee.

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