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Alain Bauer sur la colère des policiers : «si l'Etat était un employeur du privé, il serait en prison»

Le criminologue Alain Bauer était l'invité de Laurence Ferrari dans #LaMatinale de CNEWS ce mardi 20 avril. Quelques heures avant un appel aux policiers à manifester devant les tribunaux, il n'a pas mâché ses mots pour évoquer les conditions de travail des forces de l'ordre.

Pour Alain Bauer, les policiers «sont extrêmement maltraités». D'après lui, leur situation est à ce point chaotique que «si l'Etat était un employeur du privé, il serait en prison pour non-respect de la réglementation du travail», a-t-il avancé.

Des propos tenus par le criminologue en réaction au verdict rendu dans la nuit de samedi à dimanche au procès en appel de l'attaque ultra-violente de policiers par des jeunes armés de cocktails Molotov à Viry-Châtillon (Essonne) en 2016.

Dans cette affaire, la cour d'assises des mineurs de Paris a condamné cinq jeunes à des peines allant de six à dix-huit ans de réclusion et acquitté les huit autres accusés. Un verdict moins sévère qu'en première instance qui a indigné les syndicats de policiers. Les accusés encouraient la réclusion criminelle à perpétuité.

Dans ce contexte, des rassemblements à l'appel du syndicat de police Alliance doivent se tenir ce mardi devant le Palais de justice de Paris, sur l'île de la Cité, et devant les tribunaux judiciaires de métropole et d'Outre-mer.

Souhaitant manifestement éteindre au plus vite l'incendie, Gérald Darmanin a par ailleurs annoncé, ce mardi également, qu'il recevrait samedi prochain les policiers blessés à Viry-Châtillon.

Des policiers à la peine

Très soutenue après les attaques de janvier 2015, la police a connu un malaise grandissant dans ses rangs ces dernières années. Des difficultés qui ne sont pas seulement matérielles mais aussi morales et sociales. Confrontée à une «haine anti-flics» forte, la profession connaît aussi un taux de suicide élevé. En 2019, suivant les derniers chiffres disponibles, ce sont 58 agents qui se sont ôtés la vie.

Avec un moral en berne, des salaires trop faibles ou encore une absence de reconnaissance, aujourd'hui un tiers des agents déclarent vouloir quitter la police.

Dans le même temps, Emmanuel Macron, après les multiples polémiques sur les violences policières, a lancé le 1er février dernier le «Beauvau de la sécurité». Une concertation inédite de quatre mois qui a pour l'objectif de nourrir «à l'horizon 2022», un vaste plan de réforme des forces de l'ordre. Une initiative qui avait été accueillie plus que froidement par les principaux syndicats policiers.

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