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L'édito de Lydia Guirous : 30km/h, l'écologie du mépris social

Réduire la vitesse dans les grandes villes ou métropoles à 30km/h, c’est de l’écologie punitive, contraignante et culpabilisante. Anne Hidalgo va rendre cela réalité, tout comme bientôt la métropole lyonnaise sous la pression des «khmers verts».

Pour justifier cela, ils évoquent «la sécurité routière», «la réduction de la pollution» et «la réduction du niveau sonore». On a envie de les croire, mais la sécurité routière semble en réalité être un prétexte pour justifier une mesure idéologique. Les Verts haïssent la voiture et veulent une ville sans voiture, comme ils veulent une vie sans avion, sans sapin de Noël. Bref, sans liberté et sans rêve.

Pourtant, la voiture est pour beaucoup un outil de liberté, un outil de travail, de déplacement pour les familles, les aînés, les malades. Nous ne sommes pas tous en capacité de faire du vélo. Nous ne souhaitons pas tous nous déplacer en trottinette électrique.

D’ailleurs, pour plus de «sécurité routière», la priorité serait de s’attaquer enfin à l’anarchie routière générée par la multiplication des vélos et trottinettes électriques. Des moyens de transports soi-disant propres, qui slaloment entre pistes cyclables et trottoirs normalement réservés aux piétons. Des trottinettes électriques qui grillent les priorités des piétons, foncent sans prêter attention à l’autre, frôlent les enfants et parfois heurtent, blessent gravement et même tuent. Où sont les mesures des nos grands édiles pour remettre de l’ordre et de la sécurité ?

Une mesure inefficace

En fait, derrière cette mesure du 30km/h, il y a surtout du mépris social. Un mépris pour ceux qui ont besoin de la voiture pour se déplacer. Un mépris pour ceux qui travaillent avec leur voiture. Un mépris pour ceux qui ne sont pas assez riches pour vivre, consommer et travailler dans le centre des grandes villes. C’est une mesure inefficace. Car, ce n’est pas en passant à 30km/h que la pollution sera réduite. Les embouteillages généreront plus d’attente, d’émissions de gaz, d’énervement et donc de bruit.

La solution, selon les écolos, serait dans les voitures dites «propres», les voitures électriques. Mais comment faire, face à la demande d’énergie électrique sans centrales nucléaires ? Certainement pas avec les hideuses éoliennes qui polluent nos paysages et ne produiront jamais autant qu’une centrale. Voilà une question à laquelle doivent répondre les écologistes.

Aujourd’hui, le problème est que plus on écoute les écologistes, plus ils vous donnent envie de vous détourner de l’écologie tant ils sont donneurs de leçons et culpabilisants. L’écologiste bobo vit pour lui, convaincu de sa superbe. Il a fait de l’écologisme un égocentrisme qui aime contraindre plus que convaincre.

Avec les écolos dans les grandes villes, on a les abeilles sans le miel, les rats sans les champs, les friches immondes sans les fleurs. Partout, des trottinettes dangereuses, de la pollution dans les bouchons créés par des plans de circulation chaotiques.

Moi j’aime Paris, j'aime Lyon et je veux que ces villes gardent leur âme et ne deviennent pas une pâle imitation d’un village avec des potagers sous les pots d’échappements, à portée de déjections canines et des ruches inutiles pour des abeilles qui n’ont pas de fleurs à butiner et qui tournent frénétiquement autour de mon café crème et de mon croissant. La pseudo écologie urbaine est un caprice d’enfants gâtés, qui ne veulent pas choisir, qui veulent Paris ou Lyon avec le calme d’un village du Perche mais qui refusent le chant du coq quand ils sont dans leur résidence secondaire à la campagne, où ils se rendent pourtant en voiture et à plus de 30km/h.

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