En direct
A suivre

Un prêtre assassiné en Vendée, Gérald Darmanin estime que «l'Etat a été au rendez-vous»

Le corps sans vie d’un prêtre a été retrouvé ce lundi 9 août dans la commune de Saint-Laurent-sur-Sèvre, située à proximité de Cholet (Maine-et-Loire). Un homme s'est présenté aux autorités en s’accusant du meurtre. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, s'est rendu sur place.

Le tueur présumé, un ressortissant rwandais nommé Emmanuel Abayisenga, s'est présenté à la gendarmerie de Mortagne sur Sèvre en disant qu'il venait de tuer le prêtre. Il a été placé en garde à vue dans la matinée, a appris CNEWS de source proche du dossier.

Le suspect est aussi celui de l'incendie de la cathédrale de Nantes, le 18 juillet 2020. Placé en détention provisoire, il en était sorti le 31 mai dernier et avait été mis sous contrôle judiciaire, a indiqué le vice procureur de la Roche-sur-Yon. Il avait demandé à la communauté religieuse de la victime de l'accueillir dans ce cadre. Il devait pointer deux fois par mois à la gendarmerie.

«A ma connaissance, ce contrôle judiciaire a été suivi, a indiqué le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, arrivé sur les lieux aux alentours de 17h30. A chaque fois, cette personne a bien pointé à la gendarmerie nationale». Le 20 juin, le suspect a cependant voulu quitter la congrégation religieuse. Son état de santé l'avait mené à être interné en milieu psychiatrique, «à sa demande», selon Gérald Darmanin. Il en est sorti le 29 juillet dernier.

Trois obligations de quitter le territoire

Depuis son arrivée illégale en 2012, trois obligations de quitter le territoire avaient été prononcées à son encontre. Deux ont été annulées par la justice (en 2016 et 2017). La troisième a été empêchée par le contrôle judiciaire auquel il était soumis dans le cadre de l'enquête sur l'incendie de la cathédrale de Nantes, qui lui interdisait de quitter la France en cas de procès.

Il est impossible de «quitter le territoire national en attendant une décision de justice, a insisté le ministre de l'Intérieur. C'est le cas depuis au moins trente ans, l'administratif vient après le judiciaire». Gérald Darmanin estime ainsi que, malgré l'issue tragique de l'affaire, «l'Etat a été au rendez-vous». «Il lui a été demandé de quitter le territoire, il a fait des recours qui lui ont en partie donné raison», développe le ministre, qui fait référence aux deux décisions administratives cassées par le tribunal de Nantes, en 2016 et 2017.

Le corps de la victime été retrouvé au rez-de-chaussée, dans le bâtiment où vivent les membres de la communauté. Si le mode opératoire du meurtrier présumé n'est pas connu, la possibilité d'une attaque au couteau a été écartée, a indiqué une source policière à l'AFP. Aucun motif terroriste n'est retenu pour le moment, a affirmé le vice-procureur. Le mobile de l'acte n'est pas encore connu. Une autopsie est en cours sur le corps de la victime.

Faire taire la «polémique»

Souhaitant faire taire la «polémique», Gérald Darmanin a confirmé que le suspect était «inconnu des fichiers de radicalisation». «A ma connaissance il n'y a pas de revendication» et l'individu n'est pas de «confession musulmane», a ajouté le ministre, afin de démentir ce qu'il a pu lire «sur les réseaux sociaux».

Lui adressant ses «condoléances», Gérald Darmanin a également salué «la charité et l'esprit d'accueil» de la congrégation des Montfortains, à laquelle appartenait la victime et qui a recueilli le suspect «par deux fois». Le ministre de l’Intérieur a assuré «tout (son) soutien aux catholiques de notre pays», déclarant que «s'en prendre à un homme d'Eglise, c'est s'en prendre à la France».

Le président de la République, Emmanuel Macron, a de son côté exprimé «toute sa sympathie» à la communauté religieuse des Montfortains. Gerald Darmanin a affirmé que le chef d'Etat l'avait «chargé d'un message de fraternité, de soutient et d'amitié» pour les proches de la victime.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités