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Dr Martin Blachier : «L’immunité collective dont on nous parle est quasiment inatteignable»

Les autorités de santé américaines ont indiqué ce mardi que l’efficacité des vaccins Pfizer et Moderna tombait à 66% contre le variant Delta du coronavirus. Pour l’épidémiologiste Martin Blachier, invité sur CNEWS, cela signifie que l’immunité collective ne pourra sans doute pas être atteinte.

«66%, ce n’est pas très important. Ça montre que l’immunité collective, dont on nous parle depuis très longtemps, est quasiment inatteignable», a expliqué le spécialiste ce mercredi matin dans l’Heure des Pros.

Rappelons-le, l’immunité collective correspond au pourcentage de la population immunisée où protégée contre les infections à partir duquel le virus n'arrivera plus à se propager. Lorsque la population est suffisamment immunisée (car déjà infectée ou grâce au vaccin), le virus est amené à disparaître, puisqu’il ne parvient plus à contaminer de nouvelles personnes. La stratégie du gouvernement repose donc sur la vaccination du plus grand nombre de personnes possible, pour atteindre l’immunité collective rapidement, et ainsi couper court à l’épidémie.

Vacciner en priorité les personnes à risque

Cependant, les autorités de santé américaines ont indiqué que les vaccins à ARN messager, Pfizer et Moderna, n’étaient efficaces qu’à 66% contre les infections du variant Delta, alors que le taux montait à 91% lorsque ce variant n'était pas prédominant. Martin Blachier rappelle tout de même un point essentiel : «c’est une efficacité sur la transmission du virus. Ce n’est absolument pas l’efficacité de la protection par rapport à la maladie.»

Cela signifie que les vaccins sont moins efficaces pour stopper la transmission du virus, mais restent très efficaces pour lutter contre les formes graves du Covid-19. «L’idée qu’il faut vacciner tout le monde et qu’on fera disparaître la circulation virale grâce à ce vaccin s’éloigne de plus en plus. Mais l’idée est plutôt de vacciner tout le monde pour qu’il y ait un minimum de gens qui arrivent à l’hôpital.» 

Selon Martin Blachier, il n'y a donc pas d'urgence à vacciner les enfants. L’important est de continuer à se concentrer sur les populations qui sont les plus susceptibles de développer des formes graves de la maladie pour ne pas que les services de soins intensifs ne soient à nouveau saturés. La Haute Autorité de Santé (HAS) a publié ce mardi un avis en ce sens, préconisant une troisième dose de vaccin pour les plus de 65 ans

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