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«Crime d’honneur» : le procès d'un Franco-Kurde accusé d'avoir tué à coups de couteau le petit ami de sa fille renvoyé

C’est une affaire qui avait suscité une vive émotion. En 2014, Julien Videlaine, 20 ans, avait été mortellement poignardé par le père de sa petite amie d’origine kurde. L’homme ne supportait pas la liaison de sa fille avec le Français. Son procès devait se tenir à partir de ce jeudi 24 mars devant la cour d’assises de Beauvais mais a été renvoyé, a appris CNEWS dans la matinée.

Dès le début de la journée, l'ambiance était très tendue entre les deux avocats de Muhittin Ulug, l'accusé, explique Noémie Schulz, grand reporter au service police-justice de CNEWS, envoyée à Beauvais pour suivre le procès.

Si de plus amples informations quant à ce renvoi étaient encore attendues en fin de matinée ce jeudi, la journaliste a toutefois expliqué que l'un des deux avocats de l'accusé, Me Franck Berton, a demandé à son confrère, Me Lumbroso, de se retirer du dossier car son épouse est l'avocate de la fille de l'accusé, seule témoin de la scène de crime et aussi partie civile. Une demande que Me Lumbroso a d'abord refusé. 

L'avocate de Nuzan, la fille de l'accusé, s'est finalement retirée de l'affaire, conduisant au renvoi du procès. «La famille de Julien Videlaine est très remontée et affectée», a encore expliqué Noémie Schulz.

Huit, c’est le nombre d’années pendant lesquelles le père de Julien, Claude Videlaine, a attendu le procès du meurtrier de son fils. Tué par 18 coups de couteau, le jeune homme, âgé de 20 ans au moment du drame, avait perdu la vie alors qu’il se trouvait chez sa petite amie, Nuzan, avec laquelle il entretenait une relation depuis plus d'un an.

Le père de la jeune femme, Muhittin Ulug, a avoué le meurtre, mais plaide la légitime défense. Le quinquagénaire franco-kurde soutient avoir pris Julien pour un cambrioleur qui agressait sa fille. Il est rentré chez lui alors que le couple prenait un bain. Pour la famille de Julien, il s’agit bien d’un crime d’horreur.

Très vite, la justice avait ouvert une information judiciaire pour meurtre et violences volontaires, et avait émis un mandat d'arrêt international. Mais le suspect avait déjà fui, via l'Allemagne, vers le sud-est de la Turquie. Il avait fini par être extradé par la justice turque en 2019.

Une peine de 20 ans de prison encourue

Si la relation qu’entretenait la petite amie de Julien n’était pas approuvée par le père, ce dernier allait jusqu’à soutenir que cette situation salissait la réputation de la famille. La jeune femme avait admis, au moment des faits, qu’il l’avait déjà menacée de la tuer si elle ne mettait pas fin à sa relation.

Pourtant, questionnée en 2019 par la justice, elle déclare avoir menti sous l’effet du choc. Elle affirme que son père ne connaissait pas Julien. Accusé de meurtre, Muhittin Ulug, encourt jusqu’à vingt ans de prison.

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