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Responsable socialiste frappé à coups de casque : le député M'jid El Guerrab condamné à un an de prison ferme et deux ans d'inéligibilité

Le député M'jid El Guerrab avait démissionné du parti présidentiel en septembre 2017. [MARTIN BUREAU / AFP]

Le député ex-LREM M'jid El Guerrab a été condamné jeudi 12 mai à Paris à trois ans de prison dont un ferme et à deux ans d'inéligibilité pour l'agression à coups de casque de l'ancien responsable socialiste Boris Faure en 2017.

La peine d'un an de prison ferme sera aménagée en détention à domicile avec un bracelet électronique, a précisé le tribunal judiciaire de Paris.

Le procès devait se tenir en octobre mais avait été renvoyé à la demande de la défense, qui souhaitait que soient projetées devant le tribunal correctionnel les images de l'altercation, filmées par deux caméras de vidéosurveillance.

Coups de casque de moto

Les faits remontent au 30 août 2017 : Boris Faure, premier secrétaire PS de la Fédération des Français de l'étranger, avait rencontré par hasard M'jid El Guerrab, nouveau député LREM des Français de l'étranger.

La conversation s'était envenimée rapidement entre les deux responsables politiques, brouillés depuis le départ du PS de M'jid El Guerrab pour La République en marche d'Emmanuel Macron, fin 2016.

M'jid El Guerrab avait alors asséné de violents coups de casque de moto sur la tête de Boris Faure. Les agents de sécurité de Paris Habitat, dont les locaux sont situés dans la même rue, étaient intervenus pour contrôler le député.

«Si on ne l'avait pas arrêté, il aurait continué à le tabasser», avait témoigné l’un d’eux à l'hebdomadaire Marianne.

hémorragie cérébrale et traumatisme crânien

Les coups avaient provoqué chez Boris Faure une hémorragie cérébrale et un traumatisme crânien. Il a été opéré en urgence puis est resté plusieurs jours en soins intensifs.

Aujourd'hui, Boris Faure se voit comme un rescapé. «C'est la première fois qu'un responsable politique tape comme ça à coups de casque (...) sur un opposant politique», avait témoigné ce dernier au micro de CNEWS, réclamant que «justice» soit faite par «un jugement exemplaire».

La «bande vidéo contredit l'essentiel des témoignages qui sont dans le dossier», avait pour sa part affirmé à l'AFP l'avocat de M'jid El Guerrab, Antoine Vey. Selon lui, le député était «attrapé par le bras» et portait alors des coups de casque dans «un geste de défense, réflexe», il ne portait pas de «coup au sol» et est «resté jusqu'à l'arrivée de la police».

Version contre version

M'jid El Guerrab avait un temps évoqué des injures racistes de la part de Boris Faure mais les témoignages sont contradictoires à ce sujet. Il avait ensuite avancé un réflexe de défense. Le député «a toujours voulu passer pour une victime d'une agression, de menaces et d'insultes racistes qui n'ont jamais eu lieu», a estimé Me Patrick Klugman, l'avocat de Boris Faure.

Face au tollé provoqué par cette affaire, M’jid El Guerrab avait démissionné du parti présidentiel en septembre 2017, tout en gardant son mandat parlementaire. 

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