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Présidentielle 2022 : à Prades et Perpignan, les résultats surprenants du second tour

Emmanuel Macron en tête dans la plus grande ville de France dirigée par le RN, et Marine Le Pen dans le fief de Jean Castex: à Perpignan comme à Prades, dans les Pyrénées-Orientales, les résultats de la présidentielle ont suscité la surprise.

Au détour d'une étroite ruelle du quartier Saint-Jacques de Perpignan, des hommes, chargés de galettes de pain et de boissons gazeuses, se pressent de rentrer chez eux pour rompre le jeûne en ce mois de ramadan.

«J'ai voté Macron. Le Pen et lui, c'est le jour et la nuit, surtout pour les personnes comme moi, les Maghrébins», a déclaré Karim Belkebir, un commerçant de 36 ans.

«Dans notre quartier, il y a des gitans, des Arabes, on vit tous bien ensemble. Avec Emmanuel Macron, qui ne prône pas la division», a-t-il souligné.

La cité catalane de 120.000 habitants, qui a placé le numéro 3 du Rassemblement national (RN), Louis Aliot, à sa tête aux dernières municipales il y a deux ans, a accordé dimanche 52,02% des voix à Emmanuel Macron. Pas un raz-de-marée, mais pour certains la symbolique est forte.

Pour Nicolas Lebourg, chercheur spécialisé dans les extrêmes droites, ce vote n'est toutefois pas le signe d'un désaveu pour Louis Aliot.

Selon lui, les électeurs de Perpignan, l'une des villes les plus pauvres de France dans un département au chômage record, ne font pas forcément de parallèle entre la gestion du maire et le programme de son ex-compagne, dont la question de la préférence nationale et de l'islam.

«Monsieur Aliot a gagné la ville sur une ligne qui était la fusion des droites. Quand il parlait d'économie, vous auriez volontiers cru entendre un candidat de La République en marche», affirme-t-il.

Prades, la ville de Jean Castex choisit le RN

À quelque 40 km à l'ouest, le marché bat son plein à Prades, petite commune de 6.000 habitants dont le Premier ministre Jean Castex a été maire de 2008 à 2020.

Le RN l'a emporté au second tour avec 51,33%, alors que Jean-Luc Mélenchon était arrivé premier le 10 avril avec 27,12%.

«J’ai voté pour Marine Le Pen par rejet d’Emmanuel Macron», a dit Alain Capon, retraité.

«C’est un vote antisystème porté par des gens qui se sentent exclus», déplore Philippe Assens, militant écologiste et politique local.

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