Mise en cause dans la mauvaise gestion sécuritaire liée à la finale de la Ligue des Champions, l’utilisation du gaz lacrymogène par les forces de l’ordre devrait être encadrée par un nouveau dispositif juridique, selon une recommandation faite par le Sénat dans son rapport sur les dérapages au Stade de France.
L’utilisation du gaz lacrymogène bientôt règlementée ? Pointées du doigt pour les débordements devant le Stade de France (Seine-Saint-Denis) lors de la dernière finale de la Ligue des Champions, les forces de l’ordre pourraient prochainement être dotées d’un nouveau cadre pour l’emploi du gaz lacrymogène en France.
C’est en tout cas la recommandation qui a été faite par le Sénat dans son rapport rendu sur la gestion de la sécurité entourant la finale de la Ligue des Champions. «Cette méthode qui affecte les personnes présentes au-delà de celles directement visées a paru particulièrement agressive aux supporters venant de pays où elle n’est pas pratiquée. Elle a contribué incontestablement au sentiment des supporters d’avoir été exposé à un usage excessif de la force», a assuré François-Noël Buffet, le co-président de la commission d’enquête au Sénat et sénateur LR.
Une réponse aux problèmes aveugle
L’idéal serait évidemment de pouvoir identifier à coup sûr les délinquants présents dans une foule avant de pouvoir intervenir. Une utopie actuellement, selon les syndicats de police. «On n’a pas encore trouvé de gaz lacrymogène qui s’attaquait seulement aux délinquants et à ceux qui veulent commettre des exactions dans les manifestations, ce serait magique. Mais globalement, si on avait pu un peu leur parler (en référence aux incidents du Stade de France), peut-être qu’on aurait moins de gens de bonne foi touchés par le gaz parce qu’ils savaient que la force était engagée à l’endroit où ils se rendaient», a expliqué Grégory Joron, secrétaire général délégué du syndicat Unité SGP Police FO sur CNEWS.
Certains pays, comme l’Allemagne, ont plutôt recours aux canons à eau pour disperser les foules. Une méthode qui permet de cibler, mais beaucoup moins mobile et difficile à manœuvrer. Pour les syndicats de police, le gaz lacrymogène reste un outil nécessaire à l’action des forces de l’ordre.
