Le duel Ford vs Ferrari dans «Le Mans 66», l'adaptation sur grand écran de l'affaire Dreyfus par Roman Polanski, et le smartphone au cœur de l'angoissant «Countdown», voici les meilleurs films à découvrir ce mercredi 13 novembre au cinéma.
«Le Mans 66», de James Mangold
Un duel automobile à 300 km/h. Ancienne star des circuits devenue constructeur de voitures à cause de problèmes cardiaques, Carroll Shelby (Matt Damon) est engagé par Henry Ford II, à la tête de la Ford Motor Company, pour construire un bolide capable de détrôner l’écurie italienne Ferrari lors de l’édition 1966 de la course des 24 Heures du Mans. Malgré les réticences de ses nouveaux collaborateurs, Shelby impose Ken Miles (Christian Bale), un mécanicien et pilote rustre mais brillant.
Ce long-métrage se démarque du traditionnel film de voitures en se concentrant sur une aventure humaine hors pair entre deux passionnés, et sur les émotions des personnages ressenties sur le bitume ou dans l’habitacle. Et cela au détriment des effets numériques. «J’ai voulu quelque chose de profondément analogique, de réel et de brut», explique le réalisateur, James Mangold.
«J'accuse», de Roman Polanski
Récompensé du Grand Prix du jury à la Mostra de Venise en septembre, ce long-métrage revient sur l’affaire Dreyfus, qui reste l’une des plus importantes erreurs judiciaires de la IIIe République. Incarné par Louis Garrel, ce capitaine juif a été accusé d’avoir trahi la France au profit de l’Allemagne et se verra dégradé le 5 janvier 1895 dans la cour de l’Ecole militaire, à Paris. C’est par cette journée que le réalisateur franco-polonais a choisi d’ouvrir son adaptation du roman de Robert Harris. Pendant plus de deux heures, le récit qui prend davantage des allures de thriller que de film d’époque en costumes, s’intéresse au combat mené par le lieutenant-colonel Marie-Georges Picquart (Jean Dujardin), alors à la tête du contre-espionnage, pour innocenter Dreyfus, cible d’antisémitisme.
Le film à la très belle photographie et à la mise en scène classique, place la victime au second plan pour mettre l’accent sur les rouages du pouvoir et le complot qui s’est tissé au plus haut sommet de l’Etat français. Impossible de ne pas voir dans cette lutte judiciaire un écho à l’histoire personnelle du cinéaste. Une histoire qui sort ce mercredi sur les écrans en pleine polémique. Poursuivi notamment pour le viol d’une adolescente de 13 ans aux Etats-Unis, en 1977, Roman Polanski est en effet de nouveau accusé par la photographe Valentine Monnier de l’avoir agressée sexuellement quand elle avait 18 ans, en 1975. Cette dernière reproche au réalisateur de comparer son sort à celui de l'officier français Dreyfus. A 86 ans, celui qui s’est déclaré à maintes reprises «persécuté», nie fermement les faits qui lui sont reprochés.
«Countdown», de Justin Dec
Un compte à rebours morbide. A l’occasion d’une fête alcoolisée, une bande d’amis découvrent l’application Countdown qui a le pouvoir de prédire la date et l’heure de la mort de chacun. Une curiosité qui vire au cauchemar quand deux des copains disparaissent tragiquement peu après. Intriguée, l’infirmière Quinn Harris (Elizabeth Lail) télécharge cette nouvelle appli à la mode, et apprend, à sa grande surprise, qu’il ne lui reste plus que trois jours avant de rencontrer la faucheuse. Régie par son téléphone portable dans une société ultraconnectée, l’héroïne va tout tenter pour échapper à son destin. Et c’est une course contre la montre qui s’enclenche.
Avec «Countdown», Justin Dec signe un premier long-métrage divertissant et utilise – sans révolutionner le genre – le mobile comme ressort horrifique, ne manquant pas de dénoncer au passage certaines dérives des réseaux sociaux et technologies actuels. On ne peut s’empêcher de penser au film «Scream» où le téléphone à l’ancienne servait de messager funeste, ou à la série télévisée britannique, «Black Mirror».
