L'ex-chancelier allemand Helmut Kohl est décédé vendredi 16 juin. Geste hautement symbolique, sa poignée de mains en 1984 avec l'ancien président français François Mitterrand, restera à jamais gravée dans l'Histoire.
Cette scène historique, présente aujourd'hui dans tous les manuels scolaires français, a scellé l'amitié franco-allemande à Douaumont (Meuse), le 22 septembre 1984, soixante-dix ans après le début de la Grande Guerre.
C'est sous une pluie glaciale que les deux chefs d'Etat avaient arpenté les allées du célèbre ossuaire où reposent les restes de 130.000 soldats inconnus Français et Allemands morts pendant la bataille de Verdun.
Un geste spontané
Alors que l'orchestre militaire venait de jouer l'hymne allemand, le chancelier s'était alors tourné vers François Mitterrand. Les deux hommes étaient ainsi restés main dans la main pendant que la Marseillaise retentissait sur le lieu de commémoration.
L'Elysée a toujours affirmé que le geste avait été spontané, mais à l'époque, de nombreux observateurs eurent des doutes. En 1982, le président de la République avait essayé de faire taire les rumeurs : «Nous n'en avions pas parlé le moins du monde. Mais, nous trouvant debout devant le cercueil, instinctivement, je me souviens, je me suis tourné vers lui, je lui ai tendu la main. Sa main est venue en même temps».
