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Au Pakistan, des chiens errants sont nourris par des pêcheurs volontaires

Au Pakistan, des chiens errants, abandonnés par des villageois sur des îles désertes, sont nourris par des pêcheurs volontaires.

Les droits des animaux sont loin de constituer une priorité au Pakistan. Jugés «dégoûtantes», ces populations canines urbaines sont éliminées chaque année par les autorités de Karachi via des campagnes d'empoisonnement, en vertu de lois datant du XIXe siècle.

Des îles au large de la ville, bien qu'il ne s'y trouve rien à manger ni à boire, constituent en ce sens un sanctuaire, où des centaines de chiens échappent au massacre.

Leur survie dépend toutefois essentiellement de l'empathie des pêcheurs. «Nous les voyons se dresser sur les côtes, espérant que nous leur apporterons de la nourriture. Nous entendons leur appel silencieux», explique Abdul Aziz, un pêcheur de 30 ans, qui distribue aux chiens quelques galettes et de l'eau, prélevées sur les rations de l'équipage.

Personne ne sait qui a transporté les chiens sur l'île. Mais les pêcheurs pensent qu'ils ont été amenés par des villageois pensant ainsi les protéger de la cruauté des hommes.

Parfois, ils se nourrissent de poisson mort arrivant par la mer, ou de petits animaux courant entre les pierres. Parfois, de désespoir, ils se battent à mort, selon les pêcheurs.

Lorsque Abdul Aziz arrive, les chiens courent autour de lui et de son collègue Mohammad Dada, dressés sur leurs pattes arrière, en quête d'une offrande. Les chiots sont dépassés par les adultes. Mais les pêcheurs s'assurent que même les plus faibles sont nourris.

«Un être humain n'est rien sans humanité», philosophe Abdul Aziz, en regardant les chiens efflanqués courir entre des déchets, dont de nombreux sac plastiques, ainsi qu'une seringue. Et d'ajouter : «quand nous sentons la morsure de la faim et de la soif, ils doivent aussi la ressentir».

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