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Variant P1 : les voyageurs en provenance du Brésil doivent-ils être isolés ?

Au Brésil, trois personnes décèdent du Covid-19 par minute. En cause : le variant P1, qui représente 90 % des nouveaux cas. Face à cette mutation, des voix s'élèvent pour faire évoluer le protocole d'accueil des voyageurs en France.

Actuellement, à leur arrivée dans un aéroport hexagonal, les passagers en provenance du Brésil doivent se soumettre à des contrôles renforcés : test antigénique obligatoire, puis, s'il est positif, test PCR pour vérifier le résultat.

Mais le risque est que ces voyageurs, infectés au préalable, ne déclarent la maladie et ses symptômes qu'après avoir validé le dépistage, une fois sur le sol français. «Le test PCR ne suffit pas, il est négatif durant les 3 à 5 jours qui suivent la contamination», souligne Rémi Salomon, président de la commission médicale de l'APHP. Plusieurs médecins réclament donc désormais une mise en quarantaine de ces voyageurs.

Une quarantaine entre 5 et 10 jours depuis le Brésil ?

Interrogé par CNEWS ce mardi 13 avril, Bruno Megarbane, chef du service réanimation de l'hôpital Lariboisière à Paris, propose ainsi «de les mettre en isolement à l'entrée en France. Une durée de 5 à 7 jours devrait suffire».

Plus strict, Gilbert Deray, chef du service de néphrologie de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, plaide pour «un confinement contrôlé (et non seulement déclaratif) de 10 jours (et non 7) avec test PCR au bout de 10 jours».

Partisane d'un isolement «d'au moins 72h dans un hôtel le temps d'un test PCR négatif», la députée des Français d'Amérique du Sud, Paula Forteza, souligne ce mardi «le besoin de renforcer les contrôles à l'arrivée en provenance du Brésil, tout en respectant le droit constitutionnel pour les Français de rejoindre le territoire».

Il faut en effet savoir que la France ne peut, dans l'état actuel des choses, empêcher les avions venant du Brésil d'atterrir. «C'est imposé par le droit. Le Conseil d'Etat nous a dit que les ressortissants Français et les résidants en France, au nom de la liberté de circulation, devaient pouvoir continuer à venir», a expliqué le ministre délégué aux transports, Jean-Baptiste Djebbari, lundi 12 avril.

Toutefois, seuls les passagers qui ont «motif impérieux», familial ou professionnel, peuvent entrer sur le territoire. «Avant la pandémie, environ 50.000 personnes arrivaient chaque semaine à Roissy depuis le Brésil. Aujourd'hui, c'est 50 par jour», a précisé Jean-Baptiste Djebbari. Soit près de 350 par semaine.

Le variant brésilien est déjà présent en France même si pour le moment, il représente une part infime des contaminations, selon Santé Publique France. Aujourd'hui, environ 0,1 % des nouveaux cas détectés sont liés à cette mutation P1.

Certains scientifiques estiment néanmoins qu'elle pourra difficilement s'étendre. Dans Le Parisien, le virologue Bruno Lina estime que «la France est tellement gavée de souche anglaise que le brésilien n'arrive pas à s'installer».

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