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Migrants : des Polonais partagés entre inquiétude et fermeté

A Sokolka, petite ville polonaise située à deux pas de la Biélorussie, les habitants suivent de très près la situation des migrants bloqués à la frontière avec le pays voisin. CNEWS a pu s'entretenir avec plusieurs personnes pour recueillir leurs témoignages.

Marek, 56 ans et ancien parachutiste de l’armée polonaise, ne semble pas spécialement inquiet. «Je ne pense pas que la situation soit si dangereuse. Nous avons suffisamment de forces pour maintenir notre pays en sécurité. Parce que les Polonais sont prêts à se battre, contre la Russie et la Biélorussie», n'hésite-t-il pas à affirmer face caméra.

La situation à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne, deux pays d'Europe centrale dont le premier est allié de Moscou et le second membre de l'UE et de l'Otan, suscite pourtant l'inquiétude croissante de la communauté internationale.

De fait, tous les habitants de Sokolka ne partagent pas l'avis de Marek. Le village n’est en effet qu’à dix kilomètres de la frontière. «Nous avons peur pour nos vies, pour nos familles», résume une femme au micro de CNEWS.

La peur d’une guerre se conjugue aussi avec celle d’une vague migratoire. «Ma famille pense que ces gens sont dangereux. Ils veulent vivre avec nos aides sociales et avoir de l’argent sans travailler», dit un autre habitant de Sokolka.

La communauté internationale aux aguets

Le contexte géopolitique est en effet très tendu. Minsk menace de couper le gaz à l’Europe en cas de sanctions. La Pologne a envoyé environ 15.000 soldats à la frontière, y a construit une clôture de fil de fer barbelé rasoir et appliqué un état d’urgence, interdisant aux journalistes et aux ONG d’y accéder.

Ce vendredi, l'OMS s'est dite «très inquiète» de la situation sanitaire des migrants à la frontière biélorusse. Paris de son côté a appelé Moscou à agir auprès de Minsk pour mettre fin à la crise migratoire.

En attendant, Sokolka vit sous tension au rythme des sirènes et dans le bruit des hélicoptères qui surveillent les milliers de migrants massés à la frontière.

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