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Mission Dart : le vaisseau de la Nasa a réussi à dévier l'astéroïde Dimorphos de sa trajectoire

La Nasa a salué un «moment décisif pour la défense planétaire». [AP]

Le vaisseau de la Nasa, qui s'était écrasé avec succès sur l'astéroïde Dimorphos le 26 septembre dernier, est parvenu à le dévier de sa trajectoire, a annoncé l'agence spatiale ce mardi 11 octobre. Cette mission, baptisée Dart, visait à s'entraîner à défendre la planète pour le futur.

Mission réussie. La Nasa a réalisé ce qui n'avait jamais été fait auparavant, en déviant l'astéroïde Dimorphos de sa trajectoire initiale grâce à un vaisseau kamikaze. L'appareil de l'agence spatiale américaine est parvenu à réduire l'orbite de l'astéroïde de 32 minutes, a indiqué ce mardi 11 octobre, le chef de Nasa Bill Nelson.

«C'est un moment décisif pour la défense planétaire, et un moment décisif pour l'humanité», a-t-il souligné. La mission Dart aurait déjà été «considérée comme un énorme succès s'il (le vaisseau) avait seulement réduit l'orbite d'environ 10 minutes. Mais il l'a en fait réduite de 32 minutes», a-t-il salué. Et d'ajouter : «la Nasa a prouvé que nous étions sérieux en tant que défenseurs de la planète».

Le 26 septembre dernier, après dix mois de voyage, le vaisseau de la Nasa - plus petit qu'une voiture - avait frappé l'astéroïde Dimorphos à l'heure prévue, soit 23h14, à une vitesse de plus de 20.000 km/h.

Les équipes de la Nasa, réunies au centre de contrôle de la mission dans le Maryland, aux États-Unis, avaient explosé de joie au moment de l'impact.

Quelques minutes avant, l'astéroïde Dimorphos, situé à environ 11 millions de kilomètres de la Terre, avait peu à peu grandi sur les spectaculaires images retransmises en direct par le vaisseau. On pouvait y distinguer clairement les cailloux à sa surface grise, juste avant que les images stoppent au moment de l'explosion.

L'astéroïde Dimorphos ne représentait en aucun cas une menace pour la Terre car son orbite autour du Soleil ne passe qu'à sept millions de kilomètres de nous au plus proche. Mais la mission était «importante à réaliser avant que nous ne découvrions un réel besoin», avait expliqué à l'époque Andrea Riley, chargé de la mission à la Nasa.

«Nous sommes embarqués dans une nouvelle ère, où nous avons potentiellement la capacité de nous protéger d'un impact d'astéroïdes dangereux», avait ajouté Lori Glaze, direction des sciences planétaires de la Nasa.

Une démonstration cruciale pour l'avenir de la Terre

Dimorphos est en réalité le satellite d'un plus gros astéroïde, Didymos (780 mètres de diamètre), dont il fait le tour en 11 heures et 55 minutes. Le but était donc de réduire l'orbite de Dimorphos d'environ dix minutes. Un objectif finalement largement dépassé.

Cette mission était cruciale pour l'avenir car il s'agissait de mieux comprendre la réaction de Dimorphos, représentatif d'une population d'astéroïde assez communs mais dont on ne connaît pas la composition exacte.

La sonde européenne Hera, qui doit décoller en 2024, ira en outre observer de près Dimorphos en 2026 pour évaluer les conséquences de l'impact et calculer, pour la première fois, la masse de l'astéroïde.

Aucun danger dans les 100 prochaines années

Aujourd'hui, très peu des astéroïdes connus sont considérés comme potentiellement dangereux, et aucun ne l'est sur les 100 prochaines années. 

Près de 30.000 astéroïdes de toutes tailles ont été catalogués dans les environs de la Terre (on les appelle des géocroiseurs, c'est-à-dire que leur orbite croise celle de notre planète). Environ 3.000 nouveaux sont trouvés chaque année. Ceux d'un kilomètre et plus ont quasiment tous été repérés, selon les scientifiques. Mais ils estiment n'avoir connaissance que de 40% des astéroïdes mesurant 140 mètres et plus, ceux capables de dévaster une région entière.

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