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Super Bowl 2019 : une grande messe sportive sur fond de polémique raciale

Dans quelques heures, des millions d'Américains vibreront au rythme du Super Bowl, le plus grand événement sportif de l'année outre-Atlantique. Pourtant, ce cru 2019 est surtout marqué par une polémique raciale, enclenchée par le footballeur américain Colin Kaepernick. 

En quelques secondes, Colin Kaepernick a été érigé au rang de héros national. Lors d'une rencontre entre les San Francisco 49ers et l'équipe des Packers de Green Bay, en 2016, le sportif décidait, à la surprise générale, de mettre un genou à terre pendant l'hymne national américain, pour protester contre les violences policières subies par les Noirs aux Etats-Unis. Une histoire comme l'Amérique en raffole. 

entre rejet et accolades  

Pourtant, l'ex-quaterback de San Francisco, devenu symbole de la lutte contre le racisme, est rapidement écarté des terrains par la NFL, après avoir quitté son club en mars 2017.  S'estimant «blacklisté» , il décide de porter plainte contre l'association d'équipes professionnelles de football américain.

Victime de son engagement politique, le grand gaillard d'1m93 fascine néanmoins l'opinion et devient même ambassadeur pour la campagne publicitaire des 30 ans de Nike, avec un slogan qui lui colle à la peau : «Croyez en quelque chose. Même si vous devez tout sacrifier». 

Le soutien des stars 

Alors que les plus grandes stars se bousculent d'ordinaire au portillon pour assurer le spectacle lors de la mi-temps du Super Bowl, nombreuses sont celles à avoir refusé l'invitation cette année, en soutien à Colin Kaepernick.

Dans son titre «Apeshit», le rappeur Jay Z choisissait clairement son camp : «J'ai dit non au Super Bowl, vous avez besoin de moi, je n'ai pas besoin de vous». Quelques mois plus tard, c'est la chanteuse Rihanna qui refusait l'offre de la NFL, suivie par Pink mais également par la rappeuse Cardi B, qui a récemment justifié son refus en déclarant : «Il fallait que je fasse ce sacrifice. J'ai dit non à beaucoup d'argent. Mais cet homme a sacrifié sa carrière pour nous donc nous nous devons de le soutenir». 

L'APPEL AU BOYCOTT  

Pendant plusieurs mois, la NFL peine à trouver un artiste pour assurer le show. Finalement, le groupe de pop rock américain Maroon 5 accepte l'invitation. A l'annonce de la participation du groupe, le sang d'une partie des Américains ne fait qu'un tour. Très vite, une pétition est lancée pour encourager Maroon 5 à se désister : «Tant que la NFL ne changera pas de politique et ne soutiendra pas le droit constitutionnel des joueurs à manifester, aucun artiste ne devrait travailler avec la NFL», affirme la pétition. 

Sous le feu des critiques, le groupe décide même d'annuler la traditionnelle conférence de presse des artistes prévue quelques jours avant le jour J, expliquant que «leur show parlera de lui-même». 

A l'aube de l'évènement très controversé, Adam Levine, le leader de Maroon 5, a néanmoins accepté de s'expliquer brièvement : «J'ai parlé à tellement de monde mais au final, je me suis éloigné du bruit, je me suis écouté et j'ai pris cette décision en fonction de ce que je ressentais», a confié le chanteur, avant de conclure : «Je ne suis pas un porte parole. Je parle mais à travers ma musique. Alors on va continuer à faire ce que l'on sait faire sans se politiser et continuer d'utiliser notre voix à bon escient pour que les gens comprennent qu'on fait tout ça pour eux».  

Selon le magazine Billboard, le rappeur Travis Scott, également à l'affiche cette année, a confirmé sa présence, moyennant un don de 500.000 euros de la NFL à une association oeuvrant pour la justice sociale. 

Cette nuit, malgré la controverse, quelque 110 millions d'Américains devraient avoir les yeux sur leurs écrans lors du show le plus attendu de l'année. 

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