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Tour de France : «Avec Thibaut», dans les coulisses de la Groupama-FDJ

Ses larmes ont ému la France au moment de son abandon. Thibaut Pinot risque d'en faire couler d'autres avec un reportage de France Télévisions pour lequel il a été suivi pendant tout le Tour 2019, dans l'ivresse de la victoire ainsi que dans les grandes désillusions.

Un contenu rare

Dans une période où l'accès aux sportifs est extrêmement contrôlé par les communicants, ce documentaire de 45 minutes fait presque office d'OVNI. Surtout si l'on se rappelle des critiques après les différents reportages post-coupe du Monde auprès des Bleus, concernant surtout le manque de vie quotidienne et de spontanéité.

Dans «Avec Thibaut», les journalistes ont eu accès à l'équipe, quel que soit le moment. La joie du leader après sa victoire dans le Tourmalet, sa rage après s'être fait piéger dans une bordure et sa détresse causée par sa blessure... Tout est visible depuis l'intérieur. De plus, pour donner un caractère plus intimiste à leur sujet, aucun commentaire ne s'ajoute à l'image, laissant uniquement la parole aux cyclistes et à l'encadrement de l'équipe Groupama-FDJ.

un immense Tour de France de l'intérieur

Si ce Tour n'est pas le plus grand de l'Histoire, il n'arrive pas très loin au classement. Avec des Français survoltés, représentés par Julian Alaphilippe et ses 14 jours en jaune et Thibaut Pinot, la course a connu un engouement populaire rarement atteint. L'hypothèse d'une victoire Bleue, attendue depuis 1985 n'a fait qu'augmenter l'intérêt pour le Tour. 

Avoir la possibilité de revivre cette Grande Boucle en particulier, dans un documentaire de cette qualité, le tout avec un angle de vue différent, est une chance qui ne se représentera peut-être pas avant des années. Tous les rebondissements sont discutés, analysés et expliqués. L'épisode de la bordure, qui a fait perdre 1 minute 40 à Thibaut Pinot dans l'étape arrivant à Albi, est, dans ce sens, particulièrement intéressant. 

La défaite d'un champion, la naissance d'un vainqueur ?

L'on pourrait dire que la «lose» colle à la peau de ce coureur, annoncé comme un futur grand à l'été 2012, lors d'une première victoire d'étape en solitaire sur le Tour alors qu'il n'avait que 22 ans (il finira 10ème au classement général). Après des désillusions sur cette course, sa course, et des tentatives sur le Giro en Italie, cette blessure à la cuisse lui a d'ailleurs semblé, un instant, celle de trop. «C'est fini, on arrête», lâche-t-il dépité à Marc Madiot, le directeur général de l'équipe. Ce dernier saura trouver les mots dans une scène qui restera dans les mémoires. Le lendemain, la déception étant un petit peu avalée, Thibaut Pinot lâche une phrase en guise de rendez-vous : «le vélo pour moi maintenant, c'est le Tour». 

Qu'on se le dise, s'il n'était pas encore tourné à 200% sur cette compétition, l'injustice de la blessure à deux jours de l'arrivée semble avoir transformé son rêve en obsession. Et si ce garçon ne marchait qu'à la revanche ? Certains disaient que sa puissance dans les Pyrénées était surtout causée par sa rage après la bordure d'Albi. Peut-être qu'en 2020, en 2021 ou plus tard, en cas de victoire finale sur le Tour, il sera aisé de se dire qu'elle s'est bâtie dans cette chambre d'hôtel à Tignes, lorsqu'il voulait abandonner, et que son directeur de toujours lui a remis un tant soit peu le cerveau à l'endroit. 

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