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Un appel à interdire les robots-enfants sexuels

Des robots-enfants pourraient être utilisés dans le cadre d'une thérapie destinée aux pédophiles.[AFP]

A l’occasion d’une conférence de presse organisée à Londres, un professeur de robotique, spécialiste de l'intelligence artificielle, a exprimé son inquiétude quant à l’émergence des robots sexuels, dont certains ressemblent à des enfants.

«Je peux vous affirmer que les robots sont en train de débarquer», a déclaré Noel Sharkey, professeur émérite de l’université de Sheffield (Angleterre) et co-directeur de la Fondation Responsible Robotics, à l’origine d’un rapport intitulé «Notre avenir sexuel avec les robots».

Le rapport a déterminé quatre fonctions possibles pour ces robots sexuels : ainsi, ceux qui reproduisent l'apparence des adultes pourraient être placés dans des maisons closes, voire des maisons de retraite pour tenir lieu de partenaire sexuel pour les personnes âgées, tandis que les robots-enfants pourraient entrer dans le cadre de thérapies, que la fondation nomme «guérison sexuelle», et qui concernerait notamment des violeurs et des pédophiles.

C’est ce dernier recours qui préoccupe particulièrement le professeur Noel Sharkey, qui a demandé l’interdiction d’importer des robots aux allures d’enfants au Royaume-Uni lors de la conférence, car leur utilisation soulevera incontestablement des questions d'ordre éthique et moral.

Des robots-écolières déjà disponibles

Ces robots-enfants sont déjà commercialisés : l’entreprise japonaise Trottla a d’ailleurs mis en vente un robot à l’effigie d’une jeune écolière destiné aux pédophiles. Le dirigeant de la compagnie, Shin Takagi, a par ailleurs lui-même avoué être un pédophile, et a vanté les mérites de son produit en affirmant qu’il n’avait jamais violenté un enfant parce qu’il utilisait sa poupée.

La justice canadienne tente actuellement de déterminer si posséder un tel objet peut être considéré comme une infraction dans le pays, après que la douane ait intercepté il y a quatre ans un robot-enfant en provenance du Japon, destiné à Kennett Harrison, un habitant de Terre-Neuve-et-Labrador. Il est accusé d’avoir été en possession de pornographie infantile, mais a plaidé non coupable. Il est toujours dans l’attente de son jugement. 

D’après les informations divulguées par ce rapport, plus de 60% des hommes, et environ 30% des femmes sont favorables à l’utilisation de robots sexuels, qui coûtent entre 4.500 et 13.600 euros. Il est actuellement impossible de déterminer le nombre de personnes qui possède ce genre de robot, car les fabricants ne divulguent pas ces données.

Si ces objets, qui tentent d’imiter l’aspect physique de l’être humain, peuvent être personnalisés selon le sexe, la taille, la couleur de peau, des yeux et des cheveux, certaines entreprises, qui les fabriquent, comptent aller encore plus loin en ajoutant une intelligence artificielle à ces humanoïdes. L’une des compagnies américaines les plus pointues en la matière, Abyss Creations, a déjà présenté une poupée nommée Harmony en mai dernier. Elle est capable de bouger la tête et les yeux, et parle grâce à une application disponible sur tablette.

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