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JoeyStarr aide à réviser le bac et le brevet en rappant, grâce à une appli mobile

L'artiste a prêté sa voix à cette plate-forme de chansons pédagogiques. [© StudyTracks]

Parce qu'une information se retient plus facilement en chanson, l'application Studytracks invite lycéens et collégiens à réviser le bac et le brevet, autour de chansons pédagogiques. Ce jeudi 14 mars, ses concepteurs annoncent que JoeyStarr reprend son micro pour rapper et enseigner.

A l'instar de Soprano l'an passé, le chanteur de NTM et comédien a prêté sa voix à trois chansons (sur plus d'une centaine disponibles), composées avec des professeurs de l'éducation nationale, afin de correspondre au programme scolaire des élèves de 3e et terminale. Ce service, disponible sur les smartphones et tablettes iOS et Android, se veut complémentaires des cours, afin d'aider à mémoriser certaines notions. CNEWS a rencontré l'artiste, aux côtés d'Alexandre Houpert, co-fondateur de Studytracks.

Dans Eloquence à l’Assemblée [spectacle où JoeyStarr narre les discours marquants de l'Assemblée Nationale], vous exprimez votre besoin de transmettre des choses aux autres. Est-ce ce qui vous a poussé à participer au projet de Studytracks, pour enseigner d’une autre manière ? Transmettre aux jeunes autrement ?

JoeyStarr : Je considère que la musique, c’est du legs, ainsi que l’art d’une manière générale. Donc effectivement, c’est ce qui m’a donné l’envie de participer à ce projet. J’interviens aussi sur un terrain qui m’intéresse particulièrement puisque l’on reste dans le cadre de la musique. Lorsqu’on s’applique un peu, nous sommes aussi le reflet de notre époque et j’aurai pu y apporter une petite pierre.

Alexandre Houpert : JoeyStarr est aussi un témoin d’un constat d’urgence. Il y a aujourd’hui 150.000 jeunes en France qui sortent du système scolaire sans diplôme. C’est ce sujet qui nous intéresse. Ce projet reste cohérent avec ce qu’il a fait durant sa carrière.

JoeyStarr : C’est cette cause qui est intéressante. Lorsqu’on m’a présenté ce projet dans ces termes, c’est ce qui m’a donné envie de le faire.

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Vous abordez les sujets de la Résistance durant la 2e guerre mondiale, de la Liberté, en philo, et aussi de l’affaire Dreyfus. Est-ce vous qui avez choisi personnellement ces sujets ? Comment s’est passé votre collaboration avec les équipes de Studytracks ?

JoeyStarr : En réalité, l’équipe de Studytracks avait déjà opéré une sélection de sujets, mais j’ai ensuite choisi les trois qui m’intéressaient. Sachant que je préférais traiter des sujets liés à la philosophie et à l'histoire. La difficulté de ces chansons réside dans le souci de respecter le savoir et les notions transmises par les professeurs de l’Education Nationale. Il y a, par exemple, une chronologie des événements à respecter, et il ne faut pas faire de raccourcis.

Alexandre Houpert : Les professeurs nous donnent des textes et nous avons finalement peu de marge de manœuvres, car cela repose sur des faits historiques. Ce n’est pas un exercice évident et peu d’artistes en France sont capables de prendre le texte brut et de suivre le beat pour en faire une chanson qui plaît aux jeunes.

Lorsqu'on écoute ces chansons, tout doit être fluide et clair.JoeyStarr

Vous, qui êtes à la fois musicien et chanteur, connaissez l’importance du rythme et du flow. Comment avez-vous travaillé sur l’interprétation des textes ? Y a-t-il un rythme particulier à avoir pour retenir les choses ?

JoeyStarr : Lorsqu’on écoute ces chansons, tout doit être fluide et clair. A la base, Studytracks a installé une structure dans chacune d'entre elles, qui repose sur la répétition. Enfin, ils ont un producteur-arrangeur, qui touche vraiment sa bille. Pour moi, cela passe comme de la musique. Surtout, il n’y a pas un trop plein d’informations entre ce que je distille et ce que la voix pédagogique ajoute ensuite.

Alexandre Houpert : Nous faisons également appel à des scientifiques spécialistes de la science cognitive. Nous répétons trois fois les mêmes informations, car trois est reconnu comme un chiffre magique, qui permet de mieux intégrer les informations. Une chanson est donc ici découpée de la manière suivante : JoeyStarr dit deux fois la même info, et un prof la redonne une troisième fois en narration. Mais tout l’art est que la chanson reste sympa à écouter, qu’il y ait un bon style, pour que les jeunes adhèrent.

Est-ce une bonne méthode pédagogique ?

JoeyStarr : Je ne saurai dire si une méthode est meilleure qu’une autre, mais je pense que ça peut rendre certaines notions plus accessibles. On sait l’impact sociétal que peut avoir la musique. Je suis même sûr que cela porte ses fruits. Par exemple, j’ai dans mon entourage des gens qui ont appris l’anglais, à force de répétitions, et qui aujourd’hui manient la langue. C’est donc un plus.

Studytracks, sur iOS et Android, Trois chansons gratuites par matière, puis 4,99 euros/mois (sans engagement), pour avoir accès aux 500 chansons sur l'application française.

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