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Le gouvernement souhaite expérimenter la reconnaissance faciale dans les lieux publics

La technologie pourrait identifier des personnes dans différents lieux publics, comme dans une gare. La technologie pourrait identifier des personnes dans différents lieux publics, comme dans une gare. [TOLGA AKMEN / AFP]

Le secrétaire d'Etat au Numérique Cédric O a annoncé qu'il souhaitait lancer une expérimentation de la reconnaissance faciale en temps réel sur les images de vidéosurveillance.

Cette expérimentation devrait s'étaler sur une période de six mois à un an et se faire «sous la supervision de la société civile et des chercheurs», a assuré le secrétaire d'Etat au Numérique Cédric O dans un entretien accordé au Parisien mardi 24 décembre. 

D'après les Echos, le comité d'experts chargé d'accompagner ce test n'a pas encore été formé et le nom d'aucun industriel n'a filtré. L'objectif de cette expérimentation est avant tout d'évaluer la performance de la reconnaissance faciale sur les images de vidéosurveillance. La technologie pourrait permettre d'identifier des personnes dans différents lieux publics, comme dans une gare.

Pour l'heure, le règlement général sur la protection des données (RGPD) «interdit l'utilisation de la reconnaissance faciale sans le consentement des personnes qui y sont soumises». Seules les personnes ayant donné leur accord pourront donc être identifiées, précisent les Echos.

RISQUES POUR LES LIBERTÉS PUBLIQUES

Déjà 80 organisations, dont l'Observatoire des libertés et du numérique, ont fait part de leur inquiétude concernant la mise en place d'un tel dispositif dans une lettre commune, publiée le 19 décembre. Elles réclament l'interdiction de «la reconnaissance faciale sécuritaire», visant notamment les portiques «Parafe», présents dans plusieurs aéroports et gares, qui permettent aux forces de l'ordre de recourir à la reconnaissance faciale à partir d'images prises notamment dans la rue par des caméras.

Plusieurs députés de la majorité, ainsi que des personnalités du numérique, ont également publié une tribune dans Libération dans laquelle ils pointent des «problèmes éthiques et d'acceptabilité sociale». «Cette technologie peut engendrer des dérives mettant en danger nos libertés et notre démocratie, comme le démontre tristement la répression des manifestations à Baltimore et à Hongkong ou la surveillance de la minorité ouïghoure par la Chine.»

«Il y a de toute évidence des avantages, et des opportunités, mais aussi un certain nombre de risques pour les libertés publiques», a reconnu Cédric O qui souhaite toutefois qu'il y ait un véritable débat public autour de la reconnaissance faciale.

«Les Français doivent pouvoir discuter des cas d'usage - à la fois dans la vie de tous les jours, mais également en matière de sécurité - et de l'équilibre entre ces usages et la protection de la vie privée, mais aussi des éventuelles garanties à inventer», a-t-il assuré.

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