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Twitter, Facebook, YouTube... les plates-formes face à la haine en ligne

Le mouvement mondial contre le racisme s'est notamment traduit par de la colère à l'égard des réseaux sociaux, perçus comme trop tolérants envers les prises de parole racistes, insultantes ou faisant l'apologie de la violence. [Philippe LOPEZ / AFP]

Depuis le début du soulèvement mondial anti-racisme suite à la mort de George Floyd, l'homme noir asphyxié par un policier blanc fin mai, les différentes plates-formes accentuent leur lutte contre la haine en ligne, accusées d'être trop tolérantes envers cette dernière.

Ainsi, celles-ci multiplient ces derniers temps les annonces de supressions et de modérations, comme c'est le cas notamment de Twitter. Et pour cause : le réseau social a réagi dès le début des mobilisations.

En effet, il avait déjà masqué et réduit la circulation potentielle des propos de Donald Trump sur les manifestations et émeutes intervenues après la mort de George Floyd, considérant qu'ils incitaient à la haine. Des déclarations également postées sur Facebook, mais que ce réseau social n'a quant à lui pas bloquées.

Des supressions de comptes en cascade

La dernière suppression en date est celle de la chaîne YouTube de Dieudonné M'Bala M'Bala, l'humoriste condamné à plusieurs reprises pour des propos haineux, notamment des déclarations antisémites. D'ailleurs, Twitter et Facebook, sur lesquels le polémiste compte respectivement 150.000 et 1,2 million d'abonnés, font l'objet de critiques pour ne pas avoir fait de même. Le géant du streaming YouTube a de plus supprimé les chaînes de suprémacistes blancs aux Etats-Unis.

Par ailleurs, à mesure que les plates-formes les plus importantes ont durci leurs règles sur les contenus haineux, leurs auteurs ont rejoint d'autres réseaux sociaux pour s'exprimer. Mais celles-ci se mettent également à durcir leur politique de modération : le forum Reddit a annoncé le 29 juin dernier le banissement d'un forum de fans de Donald Trump, pour avoir enfreint son règlement sur les comportements haineux. Même combat pour la plate-forme de discussion Twitch, qui a suspendu la chaîne du président américain fin juin.

Facebook toujous retardataire

Le réseau social de Mark Zuckerberg est particulièrement critiqué, accusé d'être trop laxiste envers les déclarations haineuses, notamment celles des personnalités politiques. Le patron de Facebook justifie depuis des mois cette approche par la liberté d'expression. Or près de 200 marques, dont Coca Cola, Levis ou encore Starbucks, boycottent actuellement la plate-forme au nom de la lutte contre la haine en ligne. Des associations, dont la grande organisation de défense des droits civiques des Afro-Américains, ont de plus appelé les sociétés à ne pas acheter d'espaces publicitaires sur Facebook en juillet.

Ainsi, Mark Zuckerberg a annoncé le 26 juin que la plate-forme retirera désormais davantage de publicités incitant à la haine et que les messages problématiques des politiques pourront être masqués et signalés en tant que tel sans être retirés, à l'image de ce que fait Twitter. Mais cela ne semble pas suffire aux sociétés, qui continuent à faire pression sur le géant américain.

De nouvelles regles bientot etablies

Toutefois, ce débat pourrait bientôt être clôt par la mise en place de règles communes. En effet, la Commission européenne est en train de travailler sur une «Digital Services Act», législation sur les services numériques. Celle-ci pourrait inclure des mesures contraignantes pour les plates-formes, incitées à «clarifier comment elles prennent en charge les discours de haine», a-t-elle expliqué dans un communiqué.

Par ailleurs, en France, le Conseil constitutionnel a censuré une nouvelle loi sur la haine en ligne, la loi Avia. Il a notamment estimé que le législateur a porté une atteinte à la liberté d'expression et de communication qui n'est ni adaptée, ni nécessaire et proportionnée au regard du but poursuivi. Il a de plus considéré que le délai de 24 heures, imposé à certains opérateurs pour retirer ou rendre inaccessibles des contenus manifestement illicites en raison de leur caractère haineux, était trop bref.

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