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Bertrand Amar (ES1) : «2020 a été une grande année pour l'e-sport»

L’animateur se réjouit que les audiences et la pratique aient été boostées, en atteste le carton de «League of Legends». [© Webedia]

De grands champions aux manettes et des rencontres toujours plus compétitives, voilà ce que le monde de l’e-sport retiendra de 2020, une année motivante pour le secteur. En attestent les bonnes audiences des différents programmes de diffusion.

Aux commandes de la chaîne ES1 chez Webedia, l’animateur Bertrand Amar témoigne de cette année de transition porteuse d’espoir pour l’e-sport.

Quel bilan tirez-vous de cette année dans le milieu de l’e-sport ?

Il est extrêmement positif. C’est d’abord un secteur qui ne s’est pas retrouvé à l’arrêt, puisque par nature il est déjà digitalisé et en ligne. A la différence du monde du sport, la plupart des compétitions e-sport ont pu se poursuivre. Il y a également eu une hausse de la consommation d’e-sport et des audiences. Ce qui est extraordinaire, c’est que nous avons compté beaucoup de nouveaux venus parmi les spectateurs, qui ont affirmé vouloir continuer à en consommer autant une fois les confinements passés.

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Surtout, l’e-sport s’est trouvé une place car les compétitions sportives classiques ont cessé. Les chaînes de sport qui n’avaient plus rien à diffuser se sont donc mises à diffuser de l’e-sport. Comme en Espagne où la Liga est devenue la eLiga, en Allemagne la eBundesliga, les courses de F1, le tournoi de tennis de Madrid qui s’est déroulé sur PS4 avec les vrais joueurs… Ce sont des signaux forts de l’acceptation de l’e-sport par le monde du sport.

Y a-t-il eu un changement du profil des spectateurs ?

Clairement. L’arrivée de ces sportifs a fait découvrir l’e-sport à un nouveau public, en y amenant leur communauté. De même que l’arrivée de compétitions e-sport sur des chaînes de sport classiques a favorisé cette acceptation. Tout cela a aussi permis de chasser les préjugés et de prendre au sérieux l’e-sport. Il y a des barrières qui sont tombées. Je pense que toutes les grandes organisations sportives (Fifa, FIA, …) ont compris que l’e-sport était un excellent moyen de continuer à proposer du contenu à leurs fans, pour aller chercher une audience plus jeune.

Votre chaîne ES1 a-t-elle vu ses audiences augmenter ?

Tout à fait. Nous sommes passés de 1,2 million de personnes qui regardaient la chaîne en janvier dernier à 1,5 million au printemps. C’est donc une hausse conséquente. D’autant que les autres chaînes aussi ont vu leurs audiences croître. Surtout, nous avons pu aisément nous adapter à la situation. Nous sommes passés d’une chaîne qui produisait des émissions en studio à un modèle où toute la production était délocalisée dans le cloud, avec des animateurs qui étaient habitués à streamer depuis chez eux et qui étaient déjà équipés.

Quels jeux ont marqué l’année ?

Quand on parle d’e-sport, on ne peut pas passer à côté de League of Legends, qui est là depuis dix ans et qui reste le jeu de référence. LoL, c’est 100 millions de joueurs qui se connectent tous les mois. ES1 diffuse d’ailleurs la LFL, le championnat français équivalent à la Ligue 1 française de foot, avec des audiences en hausse de 210 % par rapport à 2019. Nous avons fait 15 millions de vues, c’est colossal ! On a une moyenne simultanée à plus de 12 000 spectateurs, ce qui est énorme pour l’e-sport en France. Ce jeu reste donc encore très puissant.

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Parallèlement, ce sont les simulations de sport qui ont vu leurs audiences gagner en popularité. L’arrêt des compétitions sportives a provoqué un report des audiences vers les compétitions d’e-sport, comme Fifa et eFootball PES, les simulations auto également entre la F1 et le Nascar. En 2021, ES1 restera d’ailleurs très axée sur les simulations sportives (Rocket League, Fifa...). L’émission Va y avoir du sport, qui rapproche les mondes du sport et de l’esport, continuera aussi.

Les PS5 et Xbox Series X aurontelles un rôle à jouer dans la démocratisation de l’e-sport ?

Oui, c’est incontestable. Beaucoup de compétitions sportives sont déjà sur consoles, je pense notamment à Gran Turismo, les NBA 2K, etc. Les nouvelles consoles vont apporter plus de réalisme et vont donc séduire davantage, car on va se rapprocher de plus en plus d’un vrai match ou d’une course filmée. De plus, Sony ou Microsoft ont intérêt à garder les joueurs dans leur communauté en les faisant participer à des tournois en ligne. Je pense que sur cette génération, on va beaucoup plus jouer en réseau que sur la précédente. D’autant que des phénomènes comme Fortnite ont fait comprendre que le modèle des jeux en ligne multijoueur était très fédérateur.

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