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Informatique quantique : La France va investir 1,8 milliard d'euros pour rester compétitive

En matière de technologies de pointe, la France n'entend pas râter le train du progrès. Emmanuel Macron doit annoncer ce jeudi 21 janvier le lancement d'un plan d'investissement de 1,8 milliard d'euros dans l'informatique quantique.

Le chef de l'Etat doit se rendre sur le plateau de Saclay, où chercheurs et industriels reconnus dans ce domaine sont déjà à pied d'œuvre, pour annoncer ce plan ambitieux, qui s'inscrit dans la continuité des plans déjà lancés sur l'intelligence artificielle et les nanotechnologies. L'idée générale étant que la France reste en bonne place sur cette technologie considérée comme cruciale pour l'avenir de l'économie française. 

«Ce plan d'investissement de 1,8 milliard d'euros sera réparti sur cinq ans et devra permettre d'afficher la France à la 3e place en termes d'investissements, derrière les Etats-Unis et la Chine. La France investira notamment directement 200 millions d'euros par an dans ce domaine, contre environ 60 millions à l'heure actuelle», résume-t-on à l'Elysée.

Sur ce budget, ce sont un milliard d'euros qui seront mis sur la table par l'Etat, tandis que le reste des fonds viendra de l'Union européenne et du secteur industriel. Pour rester à la pointe, la France entend également séduire les nouveaux chercheurs dans ce domaine, afin de renforcer les équipes existantes puisqu'environ déjà 2.000 chercheurs travaillent de près ou de loin sur cette technologie et ses dérivés.

Des ordinateurs «parfaits» en projet

Parallèlement, certaines entreprises françaises sont aujourd'hui au cœur de ce sujet, à l'image d'Atos et de Thalès, tandis qu'une vingtaine de start-up travaillent déjà sur des applications qui y sont liées. Surtout, la France entend développer des ordinateurs quantiques «presque parfaits», puis «parfait» d'ici 5 à 10 ans. Le budget comprend ainsi une enveloppe de 350 millions d'euros pour un ordinateur presque parfait. «Il s'agit ici d'ordinateurs hybrides qui fonctionnent sur les bases des systèmes informatiques actuels et intègrent de la technologie quantique. L'idée est ici d'apprendre à utiliser un ordinateur quantique en simulant ses capacités et à maîtriser les questions qu'on pourrait poser à un ordinateur quantique parfait (reposant entièrement sur cette technologie)», explique l'Elysée.

A ce titre, un projet européen, basé en France, envisage de produire un ordinateur hybride d'une puisance de 100 Qubits (unité mesurant la puissance de calcul d'un système quantique) d'ici à 2023. A titre de comparaison, des chercheurs chinois avaient revendiqué en décembre dernier avoir réussi à créer un ordinateur quantique d'une puissance théorique de 53 Qubits, ce dernier étant capable de résoudre un calcul complexe en moins de 200 secondes, quand il aurait fallu plus de 2,5 milliards d'années à un supercalculateur classique pour en donner la réponse. 

Parallèlement, le plan français prévoit de réserver 430 millions d'euros dans l'élaboration d'un ordinateur quantique «parfait», qui ne fonctionnera plus sur le modèle des ordinateurs utilisés par le grand public, mais utilisera pleinement les principe de la physique quantique. Il s'agira ici d'un système bien plus complexe. En clair, si votre ordinateur fonctionne sur un système binaire fait de 1 et de 0, pour répondre par oui ou par non, noir ou blanc, un système quantique pourra répondre avec des nuances. Ce qui fait toute la différence et ouvre la voie vers de nouveaux horizons. 

Un sujet stratégique

Au regard de cette puissance de calcul difficilement mesurable pour l'entendement humain, on comprend mieux pourquoi l'informatique quantique doit rester essentielle pour la souveraineté de la France et l'avenir de son économie. Si pour l'heure cette technologie peut encore sembler floue pour le grand public, celle-ci aura des «incidences importantes pour rester compétitif», martèle l'Elysée. Les applications seront nombreuses notamment pour établir des simulations complexes en matière de santé (pour créer un vaccin par exemple), comprendre comment une molécule interagit avec une autre, pour créer des solutions en matière de cybersécurité ou encore pour la défense notamment. «Il faut savoir que la France s'est positionnée très tôt, dès les années 1980, dans le domaine de l'informatique quantique. Aujourd'hui, certaines de ses solutions sont même vendues aux Etats-Unis. Tandis que l'Université de Saclay (Essonne) est reconnue au niveau international en la matière. Actuellement, tous les autres pays accélèrent dans ce domaine, tandis que des collaborations sont en cours avec nos voisins Allemands mais aussi avec les Pays-Bas», souligne l'Elysée.

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