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Qui est Beeple, l'artiste qui a vendu une œuvre NFT pour 69 millions de dollars ?

En vendant une œuvre en NFT à 69 millions de dollars en cryptomonnaie le 11 mars chez Christie's, l'artiste américain Beeple est plus que jamais l'homme à suivre dans le milieu encore naissant des arts numériques.

De son vrai nom Mike Winkelmann, Beeple n'est pourtant pas un débutant et compte parmi les artistes les plus en vue, en atteste ses 1,9 million d'abonnés sur son compte Instagram. Multi-millionnaire en cryptomonnaie et en dollars, ce père de famille vit pourtant modestement dans le Wisconsin et conduit encore une vieille Toyota Corolla qu'il surnomme affectueusement son «tas de merde». Et pourtant, sur la scène internationale et des collectionneurs d'art, Beeple compte parmi les créateurs les plus influents.

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© Beeple

Son crédo ? L'art digital. Beeple exploite ainsi les vidéos et les images qu'il ancre dans un imaginaire fortement influencé par l'actualité. Le duo Daft Punk annonce sa séparation ? Beeple les imagine se dissoudre dans l'espace-temps. Donald Trump perd lors de l'élection présidentielle ? Il le représente démuni, face contre terre avec le mot «loser» bien en vue tatoué sur sa peau. On ne compte d'ailleurs plus ses œuvres mettant en scène les hommes les plus puissants de ce monde, d'Elon Musk à Jeff Bezos en passant par Kim Jong-un notamment.

Mais l'homme s'approprie également notre imaginaire collectif en mettant en scène les personnages de Star Wars, de King Kong, des Pokémon ou de Toy Story par exemple. Buzz L'Eclair étant d'ailleurs l'un de ses personnages favoris. Surtout, l'homme s'inscrit dans un courant post-apocalyptique qui prédomine son art.

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Mike Winkelmann est également déjà bien inséré dans la sphère médiatique internationale. Ses différentes collaborations avec des marques comme Nike, Apple, Samsung, Coca Cola ou encore SpaceX ont rapidement fait grimper sa cote. Et dans les arts, Beeple est partout, y compris pour mettre en lumière les spectacles de Katy Perry, Justin Bieber, Nicki Minaj, One Direction ou de Deadmau5. Son travail très prolifique en témoigne. L'homme s'est en effet donné pour objectif de produire une œuvre par jour et cela fait plus de 13 ans que ça dure. 

Courts-métrages, réalité virtuelle, réalité augmentée, GIF... Mike Winkelmann est un touche à tout, du moment qu'il y a un lien avec les ordinateurs qui peuplent son atelier. Mais Beeple a su construire son imaginaire patiemment et parfaitement comprendre les rouages du Net et des réseaux sociaux pour y propager son art.

«Ce qui m'a aidé, c'est que je fais cela depuis 12 ans, et je peux vous assurer que ces followers se sont accumulés très lentement au fil des ans. Pendant les trois premières années, personne ne regardait cette merde. Personne. Et avant de commencer à publier des œuvres d'art sur les réseaux sociaux, je ne faisais que publier sur mon site Web, et je sais très bien, que seules deux personnes y jetaient un œil. Donc, je pense que j'ai eu beaucoup de chance, car je n'ai pas été confronté au fait de me dire : 'Oh merde, tout d'un coup, un million de personnes me regardent putain.' Tout ceci a augmenté progressivement, donc j'ai pu développer mentalement une certaine résilience au fil des ans», analyse-t-il dans l'une de ses rares interviews parue sur The Verge en janvier 2020.

Déjà un artiste majeur des NFT

En ce début d'année 2021, la folie des NFT (Non fungible token ou Jeton non fongible) qui s'appuie sur la blockchain et les cryptomonnaies met à nouveau Beeple au centre des attentions. Spéculateurs et collectionneurs versent des sommes impressionnantes pour acquérir ses œuvres, pariant souvent sur sa notoriété. Pourquoi les NFT ? Tout simplement parce que si tout le monde peut voir et admirer une œuvre mise en ligne sur le Web, le fait que cette œuvre soit encryptée dans la blockchain donne à celle-ci un statut unique et donc propre à être collectionnée. 

Dans les faits, Beeple ne fait ici que poursuivre sa quête quotidienne d'exploiter les différentes ressources numériques pour faire de l'art. Un art qui doit nous interroger, comme il le rappelait à The Verge : «Mon objectif est de créer quelque chose de si étrange et de tellement extraordinaire que cela vous oblige à penser à des questions plutôt qu'à des réponses».

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