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Omegle : le chat vidéo prisé par les ados dans le viseur du gouvernement

Omegle attire depuis le premier confinement un nombre de plus en plus important de mineurs. [© Creative Christians/UNSPLASH]

Omegle, plate-forme de messagerie vidéo américaine très prisée des adolescents, a été signalée à la justice par le gouvernement après une enquête dénonçant l'exposition des jeunes utilisateurs à des comportements sexuels.

Adrien taquet, le secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance, va utiliser dans les prochains jours l'article 40 du code de procédure pénale qui impose l'obligation, «pour toute autorité constituée», de signaler au procureur de la République un crime ou délit dont il a connaissance concernant des faits d’exposition des mineurs à la pornographie et à la pédocriminalité d'Omegle, plate-forme qui permet de discuter via caméras interposées tout en restant anonyme. 

Lancé en 2009, Omegle attire depuis le premier confinement un nombre de plus en plus important de mineurs et compte un million de visiteurs en France par mois. Accessible sur ordinateur et sur téléphone, le site demande juste à l'utilisateur de confirmer qu'il a plus de 13 ans, sans le vérifier.

«Il y a des comportements pédophiles, exhibitionnistes, des propos inadaptés d’adultes qui se sentent protégés par l’anonymat sur ce site», confirme à l'AFP Samuel Comblez, directeur des opérations du 3018, le numéro national géré par l’association e-Enfance pour lutter contre le cyber-harcèlement. 

«des dizaines d'hommes qui se masturbent»

«Kool Mag», un magazine en ligne de parentalité destiné aux pères, a alerté de nombreux parents après avoir publié une enquête dénonçant la présence d'adultes exhibitionnistes sur cette plate-forme. Le fondateur Baptiste des Monstiers a raconté avoir surfé sur le site lorsque les collégiens n’ont pas cours et y avoir rencontré des enfants et des adolescents âgés de 9 à 15 ans, à la recherche de nouveaux amis. Il y a vu aussi, susceptibles d'entrer en contact avec ces enfants, «des dizaines d'hommes qui se masturbent, qui s'exhibent, certains déguisés en femmes».

Pour Thomas Rohmer, fondateur de l’Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique (Open), cette situation illustre «le besoin de régulation des réseaux sociaux» et notamment la nécessité de faire vérifier la limite d’âge de 13 ans au lieu de se contenter d’une simple déclaration. 

«Ce site nous est signalé depuis plusieurs mois par des jeunes, choqués, qui n’osent pas parler à leurs parents car ils sont allés sur un site interdit aux moins de 13 ans. Ils éprouvent une grande solitude», explique-t-il.

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