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Influenceurs : 150 créateurs de contenus s'inquiètent pour leur modèle économique dans une tribune, Squeezie et Cyprien se rétractent

Le premier youtubeur français, Squeezie, s'est rétracté après avoir signé la tribune. [SYLVAIN THOMAS / AFP]

A l'approche de l'examen d'une proposition de loi pour encadrer le secteur de l'influence, 150 créateurs de contenu ont appelé dimanche dans une tribune à ne pas «casser» leur «modèle». Mais parmi les signataires, certains, comme les youtubeurs Squeezie et Cyprien, ont fait marche arrière.

«Ne cassez pas notre modèle» à cause des «dérives d'une minorité», ont lancé 150 créateurs de contenus, dont des stars comme Squeezie, Cyprien ou Natoo, avant l'examen la semaine prochaine d'une proposition de loi pour encadrer le secteur de l'«influence» sur internet.

«Nous entendons parler des "influvoleurs", "du combat à mener" contre nous. Nous pensons que c'est une erreur. Qu'une minorité est devenue une généralité», plaident ces influenceurs dans une tribune parue ce dimanche 26 mars dans le JDD, à l’initiative de l’Union des Métiers de l’Influence et des Créateurs de Contenu (UMICC).

Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, a en effet présenté vendredi une batterie de mesures pour réguler un secteur jusqu'ici largement sans contraintes. En particulier, il veut soumettre les 150.000 influenceurs français, qui vivent souvent de la promotion de produits, «aux mêmes règles» publicitaires que les médias traditionnels.

«Ne cassez pas le modèle vertueux que nous construisons»

Dans le texte, le petit monde des stars d'Instagram, YouTube et TikTok s'inquiète d'être assimilé à ceux qui sont accusés de tromper les consommateurs. «Votre seule boussole doit être la protection des consommateurs des dérives d'une minorité qui se croit tout permis et la préservation de nos activités et des emplois que nous créons. Ne cassez pas le modèle vertueux que nous construisons aux quatre coins de la France avec et pour les Français», demandent les signataires de la tribune.

«Arnaques, contrefaçons, pratiques commerciales douteuses, certains ont fait croire ces derniers mois qu'ils étaient représentatifs de notre secteur alors qu'il ne représentent qu'une minorité. Ce sont leurs dérives que nous souhaitons d'abord dénoncer», insistent-ils.

Ces influenceurs demandent aux députés de ne pas les «considérer comme une menace» ni «mettre à mal une économie florissante» qui représente «des milliers d'emplois» en aidant à promouvoir les entreprises. «Le débat n'est pas d'être pour ou contre l'influence», concluent-ils.

des signataires se rétractent

Problème, quelques heures après la publication de la tribune, certains créateurs ont dit regretter la présence de leur nom parmi les signataires.

«J'ai fait l'erreur de donner mon accord pour que mon nom apparaisse dans une tribune très maladroite, que je n'ai même pas lu avant publication», explique ainsi le premier youtubeur français Squeezie.

«En réalité, cette tribune ne fait aucune distinction entre les créateurs de contenu et les influenceurs, et semble juste essayer de limiter la casse sur les influenceurs mal-intentionnés. Cette absence de distinction est aussi présente dans les signataires, parmi lesquels on retrouve des influenceurs à l'origine même du problème», dénonce-t-il.

Cyprien, autre pionnier du YouTube francophone, affirme n'avoir «jamais signé» la tribune.

D'autres signataires se sont également rétracté depuis, comme le streamer Gotaga ou le youtubeur scientifique Dr. Nozman.

En janvier, la répression des fraudes (DGCCRF) a publié une enquête accablante sur les pratiques du secteur, avec tromperie sur les produits vendus, promotion de paris sportifs risqués, voire d'injections «par des esthéticiens et des non professionnels de santé».

La proposition de loi transpartisane qui doit être examinée cette semaine prévoit également d’interdire la promotion de la chirurgie esthétique.

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