En direct
A suivre

Le choix de BDSphère : Haine familiale sur la lande bretonne

"Aurore", cinquième volet du "Sang des Porphyres" "Aurore", cinquième volet du "Sang des Porphyres"[DR / Dargaud]

La haine ancestrale qui oppose les Rothéneuf aux Porphyre va bientôt trouver son tragique dénouement. Le scénariste Balac et le dessinateur Joël Parnotte signent avec « Aurore » le cinquième et avant-dernier tome d’un drame familial au cœur de la Bretagne sauvage de la fin du XVIIIsiècle.

Fin du XVIIIsiècle, non loin de Saint-Malo. L’onde de choc de la Révolution française est parvenue jusqu’en Bretagne, remettant en cause l’ordre social établi. Pourtant, le comte Hercule de Rothéneuf  continue de régner en despote sur son domaine, sa famille et ses gens. Le sachant condamné à une mort prochaine par une incurable maladie de cœur, ses proches rodent tels des vautours, alléchés par la perspective de l’héritage. Dans le manoir familial, les jours s’écoulent au gré des colères du patriarche tyrannique qui prend un malin plaisir à terroriser sa sœur, la faible et effacée Phoebe et le fils de cette dernière, le falot et sournois Oscar. Il n’y a guère que sa fille bâtarde Hermine pour lui tenir tête.

Ce sordide ordonnancement va être bousculé par l’arrivée impromptue d’une jeune femme qui prétend être Aurore, la petite fille du comte, rescapée d’un terrible naufrage au retour des Antilles où elle a passé son enfance. Son retour inattendu sème le trouble et attise les convoitises. Tous la croyaient morte, noyée avec sa mère. Le comte et ses proches la soupçonnent d’être une usurpatrice, mais elle fait preuve d’une telle assurance que le comte finit par lui accorder l’hospitalité…

La haine ancestrale qui oppose les Rothéneuf aux Porphyre monte crescendo dans cet avant-dernier tome de la saga imaginée par Balac, pseudonyme derrière lequel se cache le scénariste Yann. En un huis-clos d’une exceptionnelle densité, il met en place tous les ingrédients d’une terrible machination, dont on pressent que le dénouement à venir sera tragique. Cupidité et revanche sociale constituent les ressorts de ce drame familial, tout empli de haine et de rancœur, où même les morts peuvent tirer les ficelles.

Les personnages s’affrontent sans pitié dans une ambiance crépusculaire, savamment mise en image par Joël Parnotte. Le dessinateur se révèle aussi habile pour traduire l’atmosphère oppressante de la lande bretonne que pour croquer des personnages qui semblent porter les tréfonds de leur âme sur leur visage. Jouant en permanence sur les oppositions entre ombre et lumière, la mise en couleur, particulièrement réussie, vient encore accroître un peu plus l’impression de mystère qui se dégage à la lecture de ce récit à la veine romantique.

Lire les premières planches

Le Sang des Porphyre, tome 5, Aurore, Balac et Joël Parnotte, Dargaud, 48 pages, 13,99 euros.

Retrouvez toute l'actualité de la BD sur le site de BDSphère

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités