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Festival de Cannes 2023 : «May December», le retour mitigé de Todd Haynes malgré son duo d'actrices au sommet

Natalie Portman et Julianne Moore livrent une partition trouble. [© May December Productions 2022 LLC]

Alors que la compétition entre désormais dans sa deuxième semaine, c'était au tour du réalisateur Todd Haynes d'entrer en lice, avec son énigmatique «May December», réunissant à l'écran Natalie Portman et Julianne Moore.

Présent à Cannes pour la troisième fois en compétition, Todd Haynes y a toujours glané un prix. Cette fois, c'était pour y présenter «May December», qui promettait beaucoup avec son duo de stars à l'affiche. Selon le réalisateur, «May December» est une expression intraduisible qui en français, pourrait s'apparenter à... une «Macronade». Comprenez une relation subversive en raison de la grande différence d'âge entre un homme et une femme beaucoup plus âgée.

En l'occurrence, il s'agit ici d'une célèbre actrice américaine, Catherine (brillamment incarnée par Natalie Portman) qui quelques semaines durant, se rapproche de Gracie (Julianne Moore toujours troublante), une femme condamnée jadis par la justice pour avoir entretenu une liaison avec un collégien de treize ans alors qu'à l'époque, elle en avait trente-six... L'actrice est en fait sur le point d'interpréter ce rôle complexe à l'écran. Pour préparer au mieux son personnage, la star souhaite échanger sereinement avec l'ancienne condamnée, avec son jeune amant - devenu depuis son mari et un père comblé - et le reste de cette grande famille recomposée tant bien que mal. Au fil des rencontres, Catherine devinera que tout n'est pas si évident dans cette romance en apparence apaisée.

Des thématiques à l'excès

On se souvient du sublimissime «Carol»(2015) pour avoir espéré un nouveau portrait de femmes singulier, sensible et multiforme, aux zones grises toujours fascinantes. Ici, l'idée de départ plutôt excitante, le casting prometteur (et qui s'avérera effectivement parfait) laissaient présager du meilleur. Pourtant, comme un vaste chapiteau en proie aux courants d'air, le film de Todd Haynes souffre d'un manque de flamme, de passion, de rigueur sans doute ; tant dans l'écriture que dans la mise en scène. On comprend que le réalisateur ait voulu éviter les pièges du thriller, du drame psychologique trop appuyé ou de la romance contrariée mais au final, un sentiment de surface s'impose.

Et l'on a presque l'impression d'avoir visionné un très bon téléfilm, et pas forcément un grand film manifeste ou secouant que «May December» aurait pu être. 

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