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Cyberharcèlement de Magali Berdah : le premier des trois procès prévus prend fin ce mardi

Magali Berdah dit avoir été contrainte de déménager deux fois mais aussi de déscolariser sa fille aînée en raison du harcèlement dont elle était victime. [BERTRAND GUAY / AFP]

Ce mardi 5 décembre, le premier des trois procès pour cyberharcèlement à l'encontre de Magali Berdah se termine. Les 13 prévenus sont accusés d'avoir envoyé des messages d'insultes et de menaces à la plaignante sur les réseaux sociaux.

«Sale chienne», «que ta fille meure», «on viendra t'égorger chez toi» : visée par des messages très violents sur les réseaux sociaux, Magali Berdah, patronne d'une agence d'influenceurs, a traduit leurs auteurs devant la justice. Ce mardi 5 décembre marque la fin du premier des trois procès prévus pour cyberharcèlement.

Sur les 28 personnes poursuivies au total par Magali Berdah, 26 hommes et deux femmes, 13 comparaissent depuis le 27 novembre et doivent connaître leur sort ce mardi. Les autres seront jugées lors de deux procès ultérieurs, à la mi-décembre puis fin janvier.

Parmi les internautes mis en cause, certains sont poursuivis pour avoir envoyé plus de 70 messages haineux ou injurieux, d'autres un seul. Les avocats de Magali Berdah, 42 ans, évoquent un «harcèlement en meute» avec des menaces de mort et de viol ou des incitations au suicide proférées au travers de «dizaines de milliers de messages».

Parmi les treize internautes jugés au cours de ce premier procès, trois ont réfuté toute intention violente, affirmant avoir voulu «pointer du doigt» le commerce de la plaignante. De nombreuses personnes ayant participé au harcèlement de Magali Berdah lui reprochent en effet les offres et publicités promues par les influenceurs qu'elle représente, considérées comme des arnaques.

L'un des prévenus, Mathias D., 34 ans, a ainsi expliqué avoir perdu 1.000 euros dans une escroquerie dont il tient responsable l'influenceur Marc Blata, visé par une enquête judiciaire après de nombreuses plaintes. Magali Berdah a expliqué n'avoir aucun lien avec ce dernier, mais pour Mathias D., qu'importe : «Pour moi, elle était la dirigeante, la représentante de ces influenceurs», a-t-il déclaré.

Tous trois ont présenté leurs excuses, certains exprimant la «honte» d'avoir envoyé des messages d'une telle violence. Lors de la première journée d'audience la plaignante a décrit l'enfer vécu à partir de mai 2022, lorsque ce cyberharcèlement de masse a commencé. «J'ai été à deux doigts de me jeter par la fenêtre», a confié Magali Berdah.

«C'est bien fait pour moi ?»

Les questions de l'un des avocats de la défense l'ont par la suite fait sortir de ses gonds. Me Rachid Madid a insisté sur les différentes polémiques qui ont visé par le passé l'agence de la quadragénaire, Shauna Events. Il est question d'accusations de pratiques commerciales trompeuses mais aussi de démêlés avec le fisc ou encore d'une condamnation en 2019 pour abus de faiblesse envers une personnes âgée.

«Vous voulez dire que tout ce qui m'arrive, c'est bien fait pour moi ? [...] Je ne comprends pas, j'ai l'impression d'être à mon procès !», s'est exclamée Magali Berdah. Emue, elle a expliqué avoir été contrainte de déménager deux fois mais aussi de descolariser sa fille aînée en raison du harcèlement dont elle était victime. «Personne ne voulait plus m'entendre, je n'étais plus audible. J'ai perdu les trois quarts de mes amis, car dès qu'ils s'affichent avec moi, ils sont harcelés», a-t-elle déploré.

L'un de ses avocats, Antonin Gravelin-Rodriguez, a rappelé qu'à une exception près, aucun des prévenus «n'a déclaré avoir été lui-même victime d'une quelconque escroquerie de la part de Mme Berdah ou d'un influenceur». Quelles que soient les pratiques de Mme Berdah, «ça n'est certainement par en la harcelant qu'on rend justice», a-t-il insisté.

Lors des débats, l'ombre d'un 29e mis en cause a constamment plané : celle du rappeur Booba, lancé depuis 2022 dans une croisade contre Magali Berdah et les influenceurs qu'elle représente, qu'il accuse de multiples arnaques à l'encontre des internautes.

L'artiste, de son vrai nom Elie Yaffa, n'est pas concerné par ce procès mais a été mis en examen début octobre dans une procédure distincte, pour harcèlement moral en ligne aggravé. Il a été placé sous contrôle judiciaire tandis que les investigations se poursuivent.

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