En pleine polémique sur la viande halal, Nicolas Sarkozy s’est prononcé. Le président-candidat de l’UMP a plaidé samedi à Bordeaux en faveur de «l’étiquetage de la viande en fonction de la méthode d’abattage». ll souhaite donc que soit indiqué si la bête a été abattue selon des rituels religieux ou non. «Reconnaissons à chacun le droit de savoir ce qu’il mange, halal ou non», a-t-il exigé, au nom de la traçabilité et de la laïcité.
Dans les faits, le chemin vers un étiquetage spécifique, évoqué par certains parlementaires ces dernières semaines, s’annonce complexe. La première difficulté est d’ordre économique. Actuellement, un abattoir qui procède à un abattage 100 % rituel peut en effet revendre une partie de la viande dans le circuit laïc sans le préciser, et augmenter ainsi son chiffre d’affaires. En cas d’étiquetage spécifique, l’abattoir qui souhaiterait continuer à vendre dans le marché traditionnel serait alors obligé de mettre en place deux filières, une halal et une laïque. Une opération qui pourrait se révéler coûteuse. De plus, les musulmans ou les juifs ne consomment pas la totalité de l’animal. Le reste de la carcasse est donc souvent revendu dans la filière traditionnelle, ce qui permet de la rentabiliser. Une opération rendue impossible par un étiquetage.
Le frein européen
Les pressions sont également politiques. Des discussions sur l’étiquetage sont en cours depuis plusieurs années au niveau européen. Mais le Conseil de l’Europe assure pour le moment qu’une telle mesure serait «discriminatoire», arguant qu’elle permettrait d’instaurer des boycotts. Les élus français étaient d’ailleurs en première ligne pour s’y opposer au niveau de l’UE. Or, c’est la réglementation européenne et non pas nationale qui détermine quelles informations doivent être fournies au consommateur. S’il est reconduit, Nicolas Sarkozy devra donc convaincre l’Europe entière.
Les pressions sont également politiques. Des discussions sur l’étiquetage sont en cours depuis plusieurs années au niveau européen. Mais le Conseil de l’Europe assure pour le moment qu’une telle mesure serait «discriminatoire», arguant qu’elle permettrait d’instaurer des boycotts. Les élus français étaient d’ailleurs en première ligne pour s’y opposer au niveau de l’UE. Or, c’est la réglementation européenne et non pas nationale qui détermine quelles informations doivent être fournies au consommateur. S’il est reconduit, Nicolas Sarkozy devra donc convaincre l’Europe entière.