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Code de la route au lycée : la crainte des auto-écoles

Séance de sensibilisation à la prévention routière, dans un lycée de Strasbourg, le 7 avril 2011 [Frederick Florin / AFP/Archives] Séance de sensibilisation à la prévention routière, dans un lycée de Strasbourg, le 7 avril 2011 [Frederick Florin / AFP/Archives]

Le projet de Ségolène Royal de faire étudier le code de la route dans les lycées de Poitou-Charentes en 2013, était accueilli favorablement vendredi par les associations de prévention routière, alors que des auto-écoles de la région réclamaient davantage de concertation.

La présidente PS de la région souhaite avec ce qu'elle présente comme une "première" nationale, augmenter le "taux de réussite" au code, "réduire le délai global d'obtention du permis" et "limiter le coût pour les familles".

Des auto-écoles ont dénoncé un manque de concertation et des obstacles, notamment l'organisation de "cours magistraux avec 30 élèves" et un "fort risque d'absentéisme", selon Nicolas Pouit du Conseil national des professions automobiles (CNPA) en Poitou-Charentes, représentant une quarantaine d'écoles sur 350.

"Les auto-écoles sont des partenaires de la sécurité routière, pas que des commerçants. On va négocier des prestations locales qui feront baisser le coût du permis", a déclaré vendredi Mme Royal lors d'un point presse à Poitiers, avant une réunion avec des représentants des auto-écoles.

"On a voté l'objectif politique mais on n'a pas arrêté de textes précis. Toutes les modalités restent à discuter", a-t-elle déclaré, ajoutant que l'objectif était de faire démarrer la mesure à titre expérimental dans certain lycées au 1er janvier, avant une généralisation à la rentrée 2013.

Ségolène Royal avait assuré auparavant sur RTL que, pour les auto-écoles, "le manque à gagner sera compensé. Tous les jeunes qui auront passé le code au lycée auront envie de prendre des leçons de conduite et de passer le permis de conduire. Ils (les auto-écoles) auront plus de jeunes à vouloir passer le permis".

Entre 1.500 et 2.000 euros

Selon la région, 55.000 élèves pourraient bénéficier de leçons dans les établissements, en dehors des heures de cours. Mais aucun budget n'a pour l'heure été alloué au projet qui doit encore faire l'objet d'accords concrets avec l'Education nationale, la préfecture, seule à pouvoir valider l'examen, et les auto-écoles.

Vendredi les associations de prévention routière saluaient une initiative permettant d'intensifier la sensibilisation des jeunes aux dangers de la route.

"C'est assez logique: l'école prépare au monde du travail et pour le monde du travail, il faut avoir son permis", a réagi Emmanuel Renard, de la Prévention routière. "Mais il faut que cela inclut aussi de travailler sur les dangers et les risques" de la conduite.

Ce projet permet "de poser la question de savoir si le code est bien enseigné", a estimé de son côté Vincent Julé-Parade, de l'association Victimes et Citoyens (Avec), jugeant l'initiative "pas stupide du tout".

Ce projet relance la question du coût du permis de conduire, qui avait fait l'objet de propositions pendant la campagne présidentielle, mais dont "on n'entend plus parler", déplore M. Julé-Parade.

Nicolas Sarkozy avait notamment exprimé son souhait que le code de la route soit enseigné et délivré au lycée.

Tous les ans, sur 1,5 million de candidats, pour la plupart des jeunes, plus de 920.000 nouveaux permis sont délivrés, dont près de 750.000 permis B pour les voitures particulières, selon www.permisdeconduire.gouv.fr.

L'obtention du permis coûte en moyenne entre 1.500 à 2.000 euros. En cas de raté (40% des cas), l'heure supplémentaire de conduite coûte entre 30 et 50 euros, avec des frais de réinscription qui peuvent dépasser 150 euros.

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