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La bataille de la SNCF contre les incivilités

Le président de la SNCF Guillaume Pepy, Gare Montparnasse à Paris, le 3 novembre 2012 [Eric Piermont / AFP] Le président de la SNCF Guillaume Pepy, Gare Montparnasse à Paris, le 3 novembre 2012 [Eric Piermont / AFP]

La SNCF veut prendre à bras le corps le problème des incivilités dans les trains et fait appel pour cela à la citoyenneté du public mais aussi à des mesures de prévention et répression des actes de malveillance qui empoisonnent quotidiennement la vie des usagers et cheminots.

"Les transports ne peuvent pas être un univers inconfortable, voire générateur d'anxiété", a déclaré lundi le président de la SNCF, Guillaume Pepy, lors d'un point presse au cours duquel il a détaillé le plan d'action de l'entreprise contre les incivilités.

Agressivité, malveillances, irrespect des autres sont la cible de la SNCF, pour qui les gestes répréhensibles vont des papiers jetés par terre aux cigarettes dans les trains, en passant par les brutalités verbales ou les signaux d'alarme actionnés de façon intempestive.

Parmi les nouveautés, le numéro clients 3617, jusqu'ici réservé à l'Ile-de-France, sera élargi à tout le territoire à compter du 1er janvier pour être une ligne d'écoute de usagers victimes d'actes irrespectueux.

Ce problème "est un problème de société assez français", a ajouté Guillaume Pepy, qui dit vouloir agir globalement sur ce fléau et inscrire son action dans la durée.

Aux mesures sur le terrain mises en place, comme la formation de 10.000 agents aux situations difficiles, s'ajoute une campagne d'information dans la presse et d'affichage dans les grandes gares de France dont le slogan est "Il n'y a pas de petites incivilités".

La SNCF prévoit aussi d'agir sur la propreté à bord des trains. "La prévention consiste à faire du nettoyage pendant la circulation du train parce qu'un espace bien nettoyé est un espace respectable", a expliqué Guillaume Pepy. La SNCF consacrera en 2013 170 millions d'euros à ce poste.

Autre levier d'action : le recrutement d'une centaine "d'emplois d'avenir", sous la forme de médiateurs sociaux et qui interviendront le samedi après-midi et le mercredi lorsque les jeunes, les groupes sont dans les trains.

Dialogue

Pour ces personnels, il s'agira d'engager le dialogue et de dire "non, on ne fume pas dans le train, on ne met pas les pieds sur la banquette, on ne détériore pas le matériel parce que ce matériel c'est le vôtre", a ajouté le dirigeant.

Dans le but d'améliorer la relation clients et la qualité de vie au travail de ses agents, la SNCF a créé en septembre une structure dédiée, dirigée par Céline Debove-Postel, directrice déléguée à la prévention et à la gestion des incivilités.

Le volet répression est lui confié aux quelque 2.700 cheminots qui appartiennent à la sûreté ferroviaire, et dont la mission est aussi de verbaliser lorsque cela est nécessaire.

"Cela fait partie de leur métier que de mettre des amendes", a expliqué M. Pepy qui a rappelé le montant de certaines d'entres elles.

"Les pieds sur la banquette c'est 45 euros, fumer alors que c'est interdit c'est 68 euros et tirer le signal d'alarme sans raison, ce qui est le plus grave parce que ça perturbe des milliers de voyageurs, ça coûte entre 165 et 700 euros et peut être passible, depuis peu, d'une peine de prison avec sursis", a-t-il souligné.

Les associations d'usagers ont salué l'utilité d'une telle campagne en admettant aussi la responsabilité individuelle des usagers dans bon nombre d'actes de malveillance.

Mais elles ont aussi renvoyé la SNCF à sa mission de pédagogie. "Apporter aux voyageurs une information claire sur leur implication dans les retards permet aussi d'éviter les désagréments", a déclaré à l'AFP Fabrice Michel, porte-parole de la principale fédération d'usagers des transports (Fnaut).

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